En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Saint Matthieu
Rembrandt, 1607-1669, Saint Matthieu et l’ange, 1661, musée du
Louvre
Saint Matthieu et l’ange
Rembrandt présente l’évangéliste Matthieu comme un personnage très âgé, assis dans la posture de l’écrivain. Il semble écouter les paroles de Dieu, inspirées par l’ange qui lui chuchote à l’oreille. L’ange a les traits de son fils chéri, Titus.
Ainsi l’inspiration divine passe-t-elle par des visages et des paroles humaines : Dieu ne dicte rien, il transmet son Esprit !
Une expression retenue
En 1661 lorsque Rembrandt peint ce tableau, il est très éprouvé par la mort de sa femme., son art devient plus retenu, intimiste et tourné vers le mystère.
Que fait Matthieu ?
Rembrandt montre un Mathieu qui n’écrit pas sous la dictée de l’ange, mais qui est plongé dans une profonde méditation, le regard perdu dans le vide.
Sa main posée sur la poitrine trahit le saisissement qui l’envahit : il se rappelle, il relit son histoire avec Jésus, le témoignage qu’il en a reçu.
Le visage de Matthieu est concentré et paisible, il parle d’amour dans le livre qu’il écrit, dans le livre ouvert devant lui.
Lecture du psaume 18 (Ps 18,1-4)
Les cieux proclament la gloire de Dieu, le firmament raconte l’ouvrage de ses mains.
Le jour au jour en livre le récit et la nuit à la nuit en donne connaissance.
Pas de paroles dans ce récit, pas de voix qui s’entende;
mais sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle, aux limites du monde.
Ps 18, 1-4
Méditation de saint Augustin sur le psaume 18
Sous le voile de l’allégorie, le Prophète célèbre la prédication de l’Evangile, qui est la parole du Verbe confiée aux Apôtres, et par les Apôtres répandue par toute la terre, où elle opère des œuvres de conversion.
[..]
« Les cieux annoncent la gloire de Dieu ». Les saints évangélistes, en qui Dieu habite comme dans les cieux, nous prêchent la gloire de Jésus-Christ, ou cette gloire que le Fils vivant ici-bas a rendue à son Père. « Et le firmament publie les oeuvres de ses mains ». Elle publie les œuvres merveilleuses du Seigneur, cette force de l’Esprit-Saint qui est devenue un firmament et un ciel, après avoir été une terre faible, sous l’influence de la crainte.
«Le jour parle au jour ». L’esprit découvre à l’homme spirituel, et dans sa plénitude, cette immuable sagesse de Dieu, ce Verbe qui est Dieu, et qui est en Dieu dès le commencement (Jean, 1, 1).
« Et la nuit enseigne la nuit ». Et cette chair mortelle qui insinue la foi aux hommes charnels, comme s’ils étaient fort éloignés, leur annonce la science qui vient après la foi.
«Il n’est point d’idiome, point de langage, dans lequel on n’entende ces voix (Ps. 8, 4). Qui n’a pas entendu ces voix des évangélistes, prêchant 1’Evangile en toute langue?
«Ce bruit s’est répandu par toute la terre, et leurs paroles ont retenti jusqu’aux extrémités du monde »