En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La justice des hommes et la justice de Dieu
Michel Pascal, pesée des âmes, portail du Jugement Dernier, 1856, det, basilique saint Marie Madeleine de Vézelay,
Portail du Jugement Dernier de Vézelay
Michel Pascal (1810-1882) est un sculpteur français du 19e siècle, qui a, entre autres, réalisé le tympan du Jugement dernier de Vezelay sous la direction de Viollet-Le Duc.
Ce tympan, donc réalisé au 19e siècle dans le style néo-roman, a été fortement critiqué au départ, mais maintenant est considéré comme une bonne réussite. L’ancien tympan avait été martelé à la Révolution.
L’archange Michel et le Diable
La composition est classique, inspirée des autres Jugements derniers de la même époque.
Aux pieds du Christ situé au centre, l’archange Michel, avec un diable hideux à ses cotés procède à la pesée des âmes. Les damnés, nus, se dirigent vers l’enfer et sont avalés par la gueule de Léviathan.
Le style de cette composition se rapporte de celui de l’autre portail de Vezelay, l’envoi des apôtres en mission, qui montre l’évolution de la sculpture au début du 12e siècle : tout est mouvement, les figures sont pleines de grâce et de mouvement et semblent danser
Lecture de la 1e lettre de Paul aux Corinthiens (1 Co 6, 1-11)
Frères,
Lorsque l’un d’entre vous a un désaccord avec un autre,
comment ose-t-il aller en procès devant des juges païens
plutôt que devant les fidèles ?
Ne savez-vous pas que les fidèles jugeront le monde ?
Et si c’est vous qui devez juger le monde,
seriez-vous indignes de juger
des affaires de moindre importance ?
Ne savez-vous pas que nous jugerons des anges ?
À plus forte raison les affaires de cette vie !
Et quand vous avez de telles affaires,
vous prenez comme juges
des gens qui n’ont pas d’autorité dans l’Église !
Je vous le dis à votre honte.
N’y aurait-il parmi vous aucun homme assez sage
pour servir d’arbitre entre ses frères ?
Pourtant, un frère est en procès avec son frère,
et cela devant des gens qui ne sont pas croyants !
C’est déjà un échec pour vous d’avoir des litiges entre vous.
Pourquoi ne pas plutôt supporter l’injustice ?
Pourquoi ne pas plutôt vous laisser dépouiller ?
Au contraire, c’est vous qui commettez l’injustice
et qui dépouillez les autres,
et cela, vous le faites à des frères !
Ne savez-vous pas que ceux qui commettent l’injustice
ne recevront pas le royaume de Dieu en héritage ?
Ne vous y trompez pas :
ni les débauchés, les idolâtres, les adultères,
ni les dépravés et les sodomites,
ni les voleurs et les profiteurs,
ni les ivrognes, les diffamateurs et les escrocs,
aucun de ceux-là ne recevra le royaume de Dieu en héritage.
Voilà ce qu’étaient certains d’entre vous.
Mais vous avez été lavés,
vous avez été sanctifiés,
vous êtes devenus des justes,
au nom du Seigneur Jésus Christ
et par l’Esprit de notre Dieu.
1 Co 6, 1-11
Les disputes entre Corinthiens
Paul reproche aux Corinthiens leurs disputes et le fait qu’ils présentent leurs désaccords devant les tribunaux de la ville donne un contre témoignage. Ils devraient trouver entre eux de justes arbitrages. Et même l’offensé est invité à supporter l’injustice voire à se laisser dépouiller. N’est-ce pas excessif ? Il y a là l’excès prôné par Jésus lui-même : pardonner et aimer à la manière de Dieu.
Le jugement appartient à Dieu
Paul rappelle que le jugement appartient à Dieu et que la communauté des chrétiens fait partie de la création nouvelle qui a déjà dépassé le jugement, comme il le souligne dans sa lettre aux Romains : « Pour ceux qui sont dans le Christ Jésus, il n’y a plus de condamnation ». (Rm 8,1)
La communauté des chrétiens n’est plus sous le régime du jugement des hommes, puisqu’elle vit de la vie donnée par le Christ.
La miséricorde de Dieu
Paul souligne ainsi une incohérence dans la vie des Corinthiens qui vont chercher la justice du monde pour juger de leur vie nouvelle qui est en Christ.
Le Christ recommande de se présenter à la justice des hommes et ensuite revenir devant Dieu pour un véritable retour à lui et à sa miséricorde.