Les bâtisseurs de l’œuvre de Dieu

Les bâtisseurs, Enluminure du «Titus Livius, Ab Urbe condita » Traduction française par Pierre Bersuire , Début 14ème, BnF.

Histoire de Rome par Tite Live

L’Histoire de Rome depuis sa fondation (en latin Ab Urbe condita libri, littéralement « les livres depuis la fondation de la Ville » [Urbs, la Ville est toujours Rome]) est une œuvre de l’historien Tite-Live (59 av JC-17 ap JC). Elle comprend 142 livres, des origines de Rome jusqu’à la mort de Drusus en 9 av JC (beau-fils du premier empereur romain Auguste). Seul le quart, soit trente-cinq livres, nous est parvenu, le reste est connu par des abrégés.

Le livre de Tite Live a été traduit au Moyen Age par Pierre Bersuire (1290-1362) , moine bénédictin, l’un des principaux lettrés de son époque, ami de Pétrarque (1304 – 1374),

La collaboration des bâtisseurs au Moyen Age

Le folio 113 que nous regardons ici est une illustration de la reconstruction de Rome.

Cette image est intéressante pour comprendre les méthodes de construction au Moyen Age dont la base est la collaboration de tous les intervenants.

Les matériaux étaient fournis par le Maître d’Ouvrage, celui qui commandait l’exécution des travaux et qui les payait. Le maître d’oeuvre les répartissait entre ses ouvriers-compagnons. Les architectes étaient en rapport constant avec les ouvriers.

Ce lien continuel entre l’ordonnateur et l’exécutant devait être très fort afin que le projet pensé par l’esprit de l’ordonnateur prenne vie de la manière attendue par la main de l’exécutant.

Tous travaillent pour la réalisation d’une œuvre immense qui les dépasse

Lecture de la 1e lettre de Paul aux Corinthiens (1Co 3, 1-9)

Frères,
quand je me suis adressé à vous,
je n’ai pas pu vous parler comme à des spirituels,
mais comme à des êtres seulement charnels,
comme à des petits enfants dans le Christ.
C’est du lait que je vous ai donné,
et non de la nourriture solide ;
vous n’auriez pas pu en manger,
et encore maintenant vous ne le pouvez pas,
car vous êtes encore des êtres charnels.
Puisqu’il y a entre vous des jalousies et des rivalités,
n’êtes-vous pas toujours des êtres charnels,
et n’avez-vous pas une conduite tout humaine ?

    Quand l’un de vous dit :
« Moi, j’appartiens à Paul »,
et un autre :
« Moi, j’appartiens à Apollos »,
n’est-ce pas une façon d’agir tout humaine ?
   Mais qui donc est Apollos ? qui est Paul ?
Des serviteurs par qui vous êtes devenus croyants,
et qui ont agi selon les dons du Seigneur à chacun d’eux.
   Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé ;
mais c’est Dieu qui donnait la croissance.
   Donc celui qui plante n’est pas important,
ni celui qui arrose ;
seul importe celui qui donne la croissance : Dieu.
   Celui qui plante et celui qui arrose
ne font qu’un,
mais chacun recevra son propre salaire
suivant la peine qu’il se sera donnée.
   Nous sommes des collaborateurs de Dieu,
et vous êtes un champ que Dieu cultive,
une maison que Dieu construit.

1 Co 3, 1-9

L’œuvre des apôtres

Paul explique en quoi consiste l’œuvre des apôtres. Ils sont des serviteurs, des collaborateurs de Dieu .

Les serviteurs, diakonos (qui a donné notre mot « diacre) désigne celui qui, travaille pour un autre. Il est l’intermédiaire par qui est donnée une nourriture ou une parole. Le diakonos s’efface devant celui qui l’envoie.

Le collaborateur le sunergos, est celui qui est à l’œuvre avec, associé au travail et à la responsabilité.

« Planter et bâtir »

Paul utilise les deux métaphores « planter et bâtir », elles font partie de la vie quotidienne, et viennent de l’Ancien Testament : pour le peuple d’Israël dont les origines sont le nomadisme, ces deux activités n’ont rien d’anodin. Surtout elles sont dynamiques . L’Eglise est dès le début en croissance (comme aujourd’hui), en construction, des hommes en marche vers le Christ. Dieu est à l’œuvre à travers ses collaborateurs , qui doivent travailler ensemble

S’effacer devant l’œuvre de Dieu

Paul établit la tension qui définit tout chrétien rendu ministre par son baptême. Il ‘efface devant l’œuvre de Dieu et en même temps il est personnellement responsable de l’annonce de l’Evangile.

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