En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Je t’appelle Seigneur
Camille-Auguste Gastine, 1819-1867, Femme à genoux en prière , sanguine, rehauts de craie blanche sur papier vélin beige, musée de Grenoble
Camille Auguste Gastine
Camille Auguste Gastine est un peintre français du 19e siècle, proche de Nicolas Auguste Hesse, Paul Delaroche et François Edouard Picot. Après avoir exposé au salon de 1844 à Paris, il part séjourner à Rome.
Camille Auguste Gastine présente régulièrement des tableaux religieux , mais s’illustre surtout dans la peinture décorative et la création de cartons de vitraux.
Il participe à de nombreux décors monumentaux en France, en collaboration avec d’autres artistes, par exemple à l’ancienne abbaye de saint Germain des Prés avec Hippolyte Flandrin.
En fait, on connaît peu ses œuvres, faute de travaux portant sur lui
Etudes préparatoires
Il réalise des études préparatoires dont cette très belle étude de femme agenouillée, qui est rentrée au musée de Grenoble sous le nom de « Lazergues » ; mais on a pu identifier l’auteur Camille Auguste Gastine, en la comparant avec des feuilles très proches dans la collection de Minneapolis.
Dans la seule biographie qui lui est consacrée, parue à sa mort en 1867 sous le nom d’auteur « E. A. G. », on apprend que « s’il a plus produit pour d’autres que pour lui-même, s’il a moins cherché la réputation que le travail, s’il a plus pratiqué que créé, c’est aussi que l’homme de cœur qui doublait chez lui l’artiste, ne lui permettait pas d’entreprendre au hasard une composition capitale, dont il ne pût faire par lui-même les frais » .
De son intense activité artistique, ne nous restent donc que ses dessins préparatoires.
Femme à genoux en prière
Dans cette étude de femme, au trait sûr, précis, mettant l’accent sur les plis du drapé au détriment du visage et des mains, l’auteur accentue son étude de la lumière et des ombres pour mieux sculpter les volumes.
La pureté des formes et la simplicité du dessin sont tout à fait dans la ligne d’Ingres.
La foi de Gastine est connue, indiscutable, et imprègne toute sa production.
Cette femme en prière est seule ; discrète, humble, visage et mains non mis en avant mais bien présents pour manifester son imploration vers le Seigneur.
Lecture du psaume 26
Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de ma vie ; devant qui tremblerais-je ?
Si des méchants s’avancent contre moi pour me déchirer, + ce sont eux, mes ennemis, mes adversaires, qui perdent pied et succombent.
Qu’une armée se déploie devant moi, mon cœur est sans crainte ; que la bataille s’engage contre moi, je garde confiance.
J’ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, pour admirer le Seigneur dans sa beauté et m’attacher à son temple.
Oui, il me réserve un lieu sûr au jour du malheur ; il me cache au plus secret de sa tente, il m’élève sur le roc.
Maintenant je relève la tête devant mes ennemis. J’irai célébrer dans sa tente le sacrifice d’ovation ; je chanterai, je fêterai le Seigneur.
Écoute, Seigneur, je t’appelle ! Pitié ! Réponds-moi !
Mon cœur m’a redit ta parole : « Cherchez ma face. »
C’est ta face, Seigneur, que je cherche : ne me cache pas ta face. N’écarte pas ton serviteur avec colère : tu restes mon secours. Ne me laisse pas, ne m’abandonne pas, Dieu, mon salut !
Mon père et ma mère m’abandonnent ; le Seigneur me reçoit.
Enseigne-moi ton chemin, Seigneur, conduis-moi par des routes sûres, malgré ceux qui me guettent.
Ne me livre pas à la merci de l’adversaire : contre moi se sont levés de faux témoins qui soufflent la violence.
Mais j’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; espère le Seigneur. »
Ps 26
Les craintes du psalmiste
Le psalmiste veut écarter ses inquiétudes, ses craintes.
Il a connu les humiliations, les déchirements, les reniements et les trahisons, mais il veut affirmer avec force sa confiance inébranlable dans le Seigneur, il veut son cœur sans crainte.
La confiance en Dieu
Mais cette confiance n’est pas toujours facile, il faut s’adresser à Dieu lui-même, accepter son silence, la peur qu’il ne réponde pas, alors que les situations de la vie ne sont pas faciles, confuses et marquées de violence.
La confiance doit être alors encore plus forte, elle s’applique dans l’aujourd’hui de nos vies ; elle est à trouver sur la terre des vivants.