En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (5)
Domenico Fetti, 1589-1623, la parabole du bon samaritain, 1623 , Venise, Galerie de l’Académie
Puissions nous ne jamais nous détourner de ceux qui sont dans le besoin
Domenico Fetti
Domenico Fetti est un peintre vénitien du début du 17e siècle.
Il a été appelé pour décorer le studiolo d’Isabelle d’Este à Mantoue et réalisa toute une série de tableaux sur les paraboles.
Il a peint plusieurs versions de la parabole du Bon Samaritain dans des formats différents
Le bon samaritain
Dans ce tableau de la Galerie de l’Académie de Vienne, Fetti ne représente pas le moment du récit où le Samaritain guérit le blessé, mais le moment immédiatement après où il le hisse sur son âne
Le message que veut donner Fetti est une exhortation à l’amour et à la miséricorde.
Le groupe, Samaritain-blessé-âne, occupe le centre du tableau, sur un chemin, abrité sous un arbre dont les branches sont agitées par un vent fort.
Le Samaritain est vu de dos, vêtu d’un beau manteau rose précieux, ce qui donne une note gaie à la scène. Il semble avoir fait un effort pour hisser sur l’âne le jeune homme dépouillé de ses vêtements ; on voit la jambe nue du blessé tentant de trouver son équilibre ; il regarde le spectateur esquissant un sourire.
Deux autres hommes passent
S’éloignant vers le fond deux hommes passent, ils ont tourné le dos à la scène de sauvetage, Ils n’ont pas reconnu l’homme dans le besoin et se sont détournés.
Fetti fournit ici une peinture lumineuse, réalisée avec un pinceau léger, évoquant un univers poétique, qui inspire la confiance.
Le texte biblique
Lecture de l’évangile selon Luc (Lc 10,31
Il vit l’homme et passa à bonne distance
(Lc 10,31)
Commentaires
Réflexion
Il se peut que le prêtre et le lévite qui passèrent à bonne distance aient eu des motifs religieux valables pour ne pas venir en aide à l’homme blessé : peut-être s’apprêtaient-ils à accomplir certains rites religieux et risquaient la souillure rituelle si l’homme était mort. Pourtant, en maintes occasions, Jésus jette un regard critique sur les chefs religieux qui mettent les règles de la religion au-dessus de l’obligation de faire toujours le bien.
Le début du texte choisi pour la Semaine de prière nous montre comment le docteur de la loi voulait se justifier. Le prêtre et le lévite de la parabole se seraient sentis justifiés de ce qu’ils avaient fait. En tant que chrétiens, jusqu’à quel point sommes-nous prêts à enfreindre les conventions ? Il peut arriver que notre myopie, conditionnée par des considérations ecclésiales et culturelles, nous empêche de voir ce que révèlent la vie et le témoignage de nos sœurs et frères des autres traditions chrétiennes. En ouvrant les yeux sur la façon dont l’amour de Dieu se révèle en nos frères et sœurs des autres traditions chrétiennes, nous nous rapprochons d’eux et pouvons ainsi entrer dans une union plus profonde avec eux.
Cette parabole de Jésus ne nous appelle pas seulement à faire le bien ; elle nous appelle aussi à élargir notre vision. Nous pouvons apprendre ce qui est bon et saint non seulement de ceux qui partagent notre vision religieuse et confessionnelle du monde, mais aussi, bien souvent, de ceux qui sont différents de nous.
Le Bon Samaritain est souvent celui que nous n’attendions pas.
Prière
Seigneur Jésus Christ, alors que nous cheminons avec toi vers l’unité, fais que nos yeux ne se détournent pas, mais qu’ils soient grand ouverts sur le monde. Alors que nous parcourons le chemin de la vie, fais que nous nous arrêtions pour soigner ceux qui sont blessés, et que, ce faisant, nous expérimentions en eux ta présence, toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles. Amen.