En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (4)
Rembrandt, 1606-1669, Paysage avec le bon Samaritain, 1638 , Musée Czartoryski , Cracovie
Le paysage
Ce tableau de Rembrandt , paysage avec le bon Samaritain, est peu connu, Il reprend l’évangile de Luc, mais noyant l’épisode du bon Samaritain dans un immense paysage, qu’il accompagne de plusieurs détails symboliques.
Le bon samaritain
Dans le bas à droite de la peinture, sur la route qui longe la forêt on voit le bon Samaritain qui a place l’homme blessé, à moitié nu, sur son cheval, tout en l’entourant de ses bras.
Les autres personnes indifférentes
Un peu plus loin, un homme et une femme effrayés, s’enlacent.. ils ont été probablement témoins de l’attaque. Ils ont eu peur et ne s’approchent pas.
Au premier plan un groupe de chênes massifs abrite un chasseur et un garçon chassant des oiseaux. Ils semblent indifférents à la scène du bon Samaritain qui prend soin du voyageur.
Ce chêne divise le tableau en deux parties.
À gauche, Rembrandt peint une vaste plaine ensoleillée, fermée par des collines, traversée par une rivière.
Une ville est esquissée et des moulins à vent hollandais tournent leurs ailes. Les activités humaines s’y poursuivent.
Au détour du chemin derrière une cascade, on peut voir deux petites figures : il doit d’agir du prêtre et du Lévite. Il y a aussi un riche carrosse avec quatre chevaux blancs, des gens fortunés qui ont dû croiser dans l’indifférence l’homme attaqué par les voleurs !
Le ciel
Le ciel participe aussi à l’interprétation de la scène. Un fort vent disperse les nuages sombres et orageux pour faire apparaître un beau ciel bleu. Tout comme les différents personnages qui n’ont pas vu ou regardé l’homme blessé, tandis que l’homme qui a reconnu l’homme dans le besoin s’est montré charitable.
Le texte biblique
Lecture de l’évangile selon Luc (Lc 10,29)
« Et qui est mon prochain ? »
(Lc 10,29)
Commentaires
Réflexion
Le docteur de la loi voulait se justifier en croyant que le prochain qu’il était appelé à aimer était quelqu’un qui appartenait à sa religion et à son peuple. C’est là un instinct humain naturel.
En général, ceux que nous invitons chez nous ont le même statut social, la même vision de la vie et les mêmes valeurs que nous. Il y a un instinct humain qui nous pousse à préférer ce qui nous est familier. La même chose vaut aussi pour nos communautés ecclésiales.
Mais Jésus amène le légiste, et tout son auditoire, à entrer plus en profondeur dans leur tradition, en leur rappelant l’obligation de l’accueil et de l’amour de tous, quels que soient leur religion, leur culture et leur statut social. L’Évangile nous enseigne qu’aimer ceux qui sont comme nous n’a rien d’extraordinaire. Jésus nous conduit vers une vision plus radicale de ce que signifie être humain.
La parabole illustre d’une façon parfaitement tangible ce que le Christ attend de nous : que nous ouvrions tout grand notre cœur et que nous marchions sur ses pas, en aimant les autres comme il nous aime. En effet, Jésus répond au légiste par une autre question montrant que l’important n’est pas de savoir « qui est mon prochain », mais « qui s’est révélé être le prochain de cet homme dans le besoin ».
Notre époque d’insécurité et de crainte nous confronte à une réalité où la méfiance et l’incertitude marquent les relations. Voilà le défi de la parabole d’aujourd’hui : de qui suis-je le prochain ?
Prière
Dieu très aimant, qui as inscrit l’amour dans nos cœurs, insuffle en nous le courage de regarder au-delà de nous-mêmes, et de reconnaître notre prochain dans ceux qui sont différents de nous, afin que nous puissions vraiment suivre Jésus Christ, notre frère et notre ami, qui est le Seigneur pour les siècles des siècles. Amen