En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La main de Dieu
Fresque de la main de Dieu, monastère de Manasija, Resava, en Serbie, 15e siècle
Le monastère de Manasija
L’Église de la sainte Trinité du monastère de Manasija fut couverte de fresques dans la première moitié du 15e siècle, par des peintres parmi les meilleurs du monde byzantin de l’époque. Le programme iconographique est complexe, depuis les images de la vie du Christ, les saints guerriers, le donateur, le despote Stefa, et sur les colonnes, des images de saints reliés par des arcs en ciel, les conciles œcuméniques, et divers calendriers. Dans un intrados est représentée cette extraordinaire main de Dieu.
Les formes géométriques
La main est insérée dans des formes géométriques qui évoquent la présence de Dieu : le cercle symbolise le ciel, la divinité, le spirituel. Deux carrés, en horizontal et en vertical, symbolisent la terre, notre monde matériel.
La main de Dieu venue du ciel est bien présente sur la terre des hommes.
Le poignet qui enserre cette main est doré, signe de divinité, se confond avec le carré.
La main de Dieu
Cette main est forte, immense, avec des doigts bien humains, puissants, capables de tenir fermement. Et pourtant elle semble retenir avec délicatesse ceux qui s’y trouvent. Les doigts d’une grande finesse sont capables de douceur, de caresse.
La foule
Une multitude d’hommes et de femmes se presse dans la main de Dieu. Les corps sont enveloppés de bandelettes, dans l’attente d’une résurrection promise. Les visages sont bien vivants, ils ont les yeux largement ouverts, regardent tous dans la même direction. Ils se sentent en confiance.
De part et d’autre, les deux apôtres, Pierre et Jean, écrivent des messages de témoignages
Le texte biblique
Lecture du livre de la Sagesse (Sg 2,23-3,9)
Or, Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité.
C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde ; ils en font l’expérience, ceux qui prennent parti pour lui.
Mais les âmes des justes sont dans la main de Dieu ; aucun tourment n’a de prise sur eux.
Aux yeux de l’insensé, ils ont paru mourir ; leur départ est compris comme un malheur,
et leur éloignement, comme une fin : mais ils sont dans la paix.
Au regard des hommes, ils ont subi un châtiment, mais l’espérance de l’immortalité les comblait.
Après de faibles peines, de grands bienfaits les attendent, car Dieu les a mis à l’épreuve et trouvés dignes de lui.
Comme l’or au creuset, il les a éprouvés ; comme une offrande parfaite, il les accueille.
Au temps de sa visite, ils resplendiront : comme l’étincelle qui court sur la paille, ils avancent.
Ils jugeront les nations, ils auront pouvoir sur les peuples, et le Seigneur régnera sur eux pour les siècles.
Qui met en lui sa foi comprendra la vérité ; ceux qui sont fidèles resteront, dans l’amour, près de lui. Pour ses amis, grâce et miséricorde : il visitera ses élus.
Sg 2,23-3,9
Commentaires
Le livre de la Sagesse
Cette semaine, la liturgie offre de lire le livre de la Sagesse, livre écrit vers 30 av JC, qui invite à découvrir Dieu dans son projet créateur : beauté de la création, promesse d’être, de vie et d’immortalité, à quoi doit répondre la justesse du cœur humain. Chercher Dieu, c’est entrer avec confiance dans son projet.
Le temps de la persécution
L’auteur oppose l’épreuve des justes et le châtiment des méchants. Aux yeux des insensés, la persécution, la souffrance et la mort des justes paraissent un malheur et un échec définitif.
Mais ils sont aveuglés par le diable dont ils ont pris le parti. Pour eux qui ont choisi la mort, elle est effectivement une disparition sans espoir. Mais, en se fiant ainsi aux apparences, ils prouvent qu’ils n’ont rien compris au projet de Dieu.
La vie offerte auprès de Dieu
La réalité offerte par le Dieu, créateur de toute vie, est autre. Ceux qui mettent leur foi en lui sont dans la paix ; leur espérance, pleine d’immortalité est comblée. Ils vivent auprès de Dieu dans l’amour. Paul méditera sur ce texte lorsqu’il évoquera les trois grandes dimensions de la vie chrétienne avec Dieu, foi, espérance et amour (1 Co 13, 13).
L’auteur chante ici l’accueil des justes dans la gloire de Dieu comme véritable fin de leur épreuve, avec la belle image de la main de Dieu accueillante.