En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La Foi d’Abraham
Le sacrifice d’Abraham, miniature persane illustrant « la fine fleur des histoires », par Louqman, 1583 (musée d’art islamique d’Istanbul)
Louqman
Louqman est le nom d’un sage pré-islamique mentionné dans le Coran, qui aurait vécu au 11e siècle av JC. Certains auraient dit qu’il s’agissait du roi David. Plus tard au Moyen Age on a fait de lui un auteur de fables reprises de différentes manières à des époques postérieures.
Le sacrifice d’Abraham
Le sacrifice d’Abraham est représenté dans les trois religions monothéistes.
Trois personnages principaux animent la scène, Abraham, Isaac (ou Ismaël ?) et l’ange.
L’ange
La tradition rapporterait que c’est l’ange Gabriel qui apparaît à Abraham. Il est souvent représenté comme une créature humaine et couronnée, vêtu d’une tunique royale. Il tient le bélier dans ses bras.
Abraham
Abraham apparaît comme un homme d’un âge avancé, barbe blanche, coiffé d’un turban à la manière des prophètes, vêtu d’un beau manteau vert sombre. Il est nimbé d’une auréole en forme de flamme.
Il tient un couteau à la main,
Isaac / Ismael
Isaac (ou Ismaël dans la tradition musulmane), porte un vêtement rouge, pour symboliser le sacrifice. Il est agenouillé et est également nimbé d’une auréole dorée.
Le texte biblique
Lecture de la lettre aux Romains (Rm 4, 1-8)
que dirons-nous d’Abraham, notre ancêtre selon la chair ?
Qu’a-t-il obtenu ?
Si Abraham était devenu un homme juste
par la pratique des œuvres,
il aurait pu en tirer fierté,
mais pas devant Dieu.
Or, que dit l’Écriture ?
Abraham eut foi en Dieu,
et il lui fut accordé d’être juste.
Si quelqu’un accomplit un travail,
son salaire ne lui est pas accordé comme un don gratuit,
mais comme un dû.
Au contraire, si quelqu’un, sans rien accomplir,
a foi en Celui qui rend juste l’homme impie,
il lui est accordé d’être juste par sa foi.
C’est ainsi que le psaume de David
proclame heureux l’homme à qui Dieu accorde d’être juste,
indépendamment de la pratique des œuvres :
Heureux ceux dont les offenses ont été remises,
et les péchés, effacés.
Heureux l’homme dont le péché
n’est pas compté par le Seigneur.
Rm 4, 1-8
Commentaires
Dieu demande de faire confiance
Dans le chapitre 4 de la lettre aux Romains Paul proclame que Dieu rend justes tous les hommes sans discrimination aucune. Il ne leur demande que la foi, c’est à dire faire confiance à ce qu’il a réalisé en Jésus, faire confiance à ce que Jésus a fait pour nous. Pour illustrer son propos Paul prend pour exemple Abraham, modèle du « juste par la foi ».
Abraham
En effet la figure d’Abraham était très présente dans l’esprit des Juifs du 1er siècle. On admirait son obéissance absolue à Dieu, sa soumission parfaite quand Dieu lui avait demandé de sacrifier son fils Isaac (Gn 22). On parlait beaucoup des « mérites » d’Abraham.
La justification d’Abraham, père de tous les croyants, est liée à sa foi et non à ses œuvres dont il aurait pu se vanter devant les hommes mais non devant Dieu.
Le don de Dieu offert à tous
Paul insiste sur cette foi d’Abraham, don offert au patriarche avant qu’il soit circoncis. Il en conclut que le don de de Dieu est offert aux circoncis, les juifs, et aussi aux incirconcis, les païens qui trouvent en Abraham la figure modèle du parfait croyant. Seule la foi est demandée pour devenir des justes, des fils de Dieu.
En mettant sa foi en Dieu, maître de la vie, Abraham a manifesté qu’il était ajusté à Dieu.
Le pardon offert
L’attribution de la justice par la foi revêt l’allure du pardon des péchés qui transforme le croyant.
Et Paul poursuit en citant le psaume 32 qui proclame heureux l’homme à qui Dieu accorde d’être juste, Dieu pardonne ses péchés. C’est la promesse de Dieu : au-delà de tout égarement, Dieu reste présent.
La justification par la foi, caractéristique de la démarche d’Abraham et le pardon de Dieu prennent tout leur sens en raison de la foi, de la mort et résurrection de Jésus.