En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Responsables en Eglise
Fra Angelico, vers 1395-1455, saint Pierre ordonne saint Etienne diacre, 1447-1449, chapelle Nicodine, Le Vatican
La chapelle Nicodine
La chapelle Nicodine est une chapelle du palais du Vatican, qui correspond à l’origine au cabinet de travail du pape Nicolas V. Elle est couverte de magnifiques fresques de Fra Angelico exécutées entre 1447 et 1451. Elles sont une des œuvres les plus importantes du quattrocento italien, le sommet de l’humanisme chrétien de Fra Angelico. Ces fresques illustrent la vie de saint Etienne et de saint Laurent, depuis leur consécration jusqu’à leur généreux témoignage de foi par leur vie exemplaire pour prendre soin des plus démunis, distribution d’aumônes notamment.
Fra Angelico
Fra Angelico fut appelé à Rome par le pape Eugène IV et resta au service du pape Nicolas V. Ce dernier était un pape cultivé et fervent humaniste. Il confia la décoration de son cabinet à Fra Angelico alors au terme de sa carrière.
Fra Angelico fit ici preuve de sa remarquable aptitude à renouveler et enrichir l’art figuratif de son temps.
Les diacres
Il place la vie de ces diacres dans un décor antiquisant où perspectives de colonnes, piliers cannelés, ornés de rinceaux et de volutes, tours et palais rappellent la grandeur de la civilisation à l’époque.
Il renonce à l’éclat des fonds d’or, et travaille des tons clairs, lumineux, où le blanc domine parmi des rouges, des verts des violets et produit ainsi des effets changeants.
Etienne
A gauche saint Pierre consacre Etienne comme diacre. Il se penche vers Etienne qui est agenouillé devant lui. Les apôtres, tous auréolés assistent à la scène.
Et à gauche Etienne est « sorti » et distribue des aumônes à la population qui vient le voir. Hommes, femmes, enfants se dirigent vers lui. Un petit tire son manteau. D’autres s’éloignent, panier de provision rempli !
Le texte biblique
Lecture de la lettre à Timotée (1 Tm 3,1-11)
voici une parole digne de foi :
si quelqu’un aspire à la responsabilité d’une communauté,
c’est une belle tâche qu’il désire.
Le responsable doit être irréprochable,
époux d’une seule femme,
un homme sobre, raisonnable, équilibré,
accueillant, capable d’enseigner,
ni buveur ni brutal,
mais bienveillant, ni querelleur ni cupide.
Il faut qu’il dirige bien les gens de sa propre maison,
qu’il obtienne de ses enfants l’obéissance et se fasse respecter.
Car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison,
comment pourrait-il prendre en charge une Église de Dieu ?
Il ne doit pas être un nouveau converti ;
sinon, aveuglé par l’orgueil,
il pourrait tomber sous la même condamnation que le diable.
Il faut aussi que les gens du dehors
portent sur lui un bon témoignage,
pour qu’il échappe au mépris des hommes
et au piège du diable.
Les diacres, eux aussi, doivent être dignes de respect,
n’avoir qu’une parole,
ne pas s’adonner à la boisson,
refuser les profits malhonnêtes,
garder le mystère de la foi dans une conscience pure.
On les mettra d’abord à l’épreuve ;
ensuite, s’il n’y a rien à leur reprocher,
ils serviront comme diacres.
Les femmes, elles aussi,
doivent être dignes de respect,
ne pas être médisantes,
mais sobres et fidèles en tout.
Que le diacre soit l’époux d’une seule femme,
qu’il mène bien ses enfants et sa propre famille.
Les diacres qui remplissent bien leur ministère
obtiennent ainsi une position estimable
et beaucoup d’assurance
grâce à leur foi au Christ Jésus.
1 Tm 3,1-11
Commentaires
Les responsables en Eglise
Nous lisons aujourd’hui cette exhortation de l’apôtre envers ceux qui prennent des responsabilités dans l’Eglise.
Cette lettre, mise sous le patronage de Paul, est écrite vers la fin du 1er siècle, au moment où les premières communautés chrétiennes s’organisent.
Paul articule son propos autour de trois fonctions, les diacres, le conseil des anciens ou presbyterion, le surveillant ou épiscope.
L’épiscope
Il est d’abord question de l’ épiscope chargé de diriger et prendre soin d’une communauté. Il doit être irréprochable avec des qualités énumérées, sobriété, pondération, compétences didactiques et relationnelles, douceur, vie de couple exemplaire. Cependant, rien n’est dit de son rôle exact dans la communauté.
Les qualités demandées à chacun
La même exigence affecte les diacres, les veuves (5,9) et les anciens (Tt 1,6).
Ces qualités sont les mêmes que celles demandées par les moralistes greco-romains ou juifs et de celles demandées à tout croyant. Elles doivent contribuer à l’image de l’Eglise dans la société. Rien n’est dit du rôle exact de chacun dans la communauté. Paul insiste plutôt sur le témoignage porté par la façon de vivre et d’agir.
Paul rajoute deux qualités supplémentaires, être un bon chef de famille, de maison, qualité reportée sur l’Eglise, maison de Dieu. De plus il est recommandé qu’il ne soit pas néophyte, pour éviter tout sentiment de supériorité.
Des diacres, peut-être chargés de l’assistance aux malades et nécessiteux (le texte n’en dit rien), la même pondération et sobriété sont attendues. Ils sont priés de garder le mystère de la foi dans une conscience droite et sans compromis.
Les femmes diacres doivent manifester le même idéal de dignité et de pondération.
L’auteur de la lettre veut insister sur le comportement de chacun qui doit forcer le respect et provoquer l’admiration des populations païennes qui entourent les chrétiens.