En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Dans la servitude, Dieu n’abandonne pas son peuple
Chagall, 1887-1985, Moise recevant les tables de la Loi, détail, musée Chagall, Nice
Tableau de Moïse recevant les Tables de la Loi
Dans ce détail du fameux tableau de Chagall, Moïse recevant les tables de la Loi, le peintre montre des hommes et des femmes et leurs enfants qui sont rassemblés en une masse compacte. Ils s’agitent et manifestent angoisse et interrogation.
Certains montrent le ciel, l’un d’entre eux, son sac sur l’épaule, s’apprête à partir. Ils discutent entre eux, et ne manifestent aucune joie.
Le peuple rassemblé
Ils sont rassemblés à cause d’une absence qui les inquiète. Ils ont voulu combler ce vide par une idole. Ils n’avaient pas écouté les paroles de Dieu que Moïse leur avait rapportées. Ils murmurent contre l’absence de Moïse mais leurs paroles sont confuses, leurs mouvements sont empreints de peur, ils se serrent les uns contre les autres.
Ils portent des vêtements de couleur rouge, la couleur du sang que Moïse avait versé sur eux, signe de l’Alliance que Dieu a conclue avec son peuple.
Malgré leurs infidélités les Hébreux resteront un peuple saint, car Dieu ne revient pas sur sa Parole. Il sauvera son peuple.
Le texte biblique
Lecture du livre d’Esdras – Esdras (9, 5-9)
Moi, Esdras,
à l’heure de l’offrande du soir,
je me relevai de ma prostration ;
le vêtement et le manteau déchirés,
je tombai à genoux ;
les mains tendues vers le Seigneur mon Dieu,
je dis :
« Mon Dieu, j’ai trop de honte et de confusion
pour lever mon visage vers toi, mon Dieu.
Nos fautes sans nombre nous submergent,
nos offenses se sont amoncelées jusqu’au ciel.
Depuis les jours de nos pères et aujourd’hui encore,
grande est notre offense :
c’est à cause de nos fautes que nous avons été livrés,
nous, nos rois et nos prêtres,
aux mains des rois étrangers, à l’épée, à la captivité,
au pillage et à la honte,
qui nous accablent encore aujourd’hui.
Or, voici que depuis peu de temps
la pitié du Seigneur notre Dieu
a laissé subsister pour nous des rescapés
et nous a permis de nous fixer en son lieu saint ;
ainsi, notre Dieu a fait briller nos yeux,
il nous a rendu un peu de vie dans notre servitude.
Car nous sommes asservis ;
mais, dans cette servitude, notre Dieu ne nous a pas abandonnés :
il nous a concilié la faveur des rois de Perse,
il nous a rendu la vie,
pour que nous puissions restaurer la maison de notre Dieu
et relever ses ruines,
afin d’avoir un abri solide en Juda et à Jérusalem. »
Esdras 9, 5-9
Commentaires
Le Livre d’Esdras
Le livre d’Esdras rappelle l’époque riche en événements, où les exilés ont commencé à revenir vers Jérusalem (520-450 av. J.C.), avec les difficultés de la réinstallation sur leur terre, jusqu’à l’arrivée du prêtre-scribe Esdras.
Ce dernier fonde une espérance nouvelle : le petit groupe de rescapés Judéens qui est rentré à Jérusalem va reconstruire le Temple et relever les murailles de la ville.
La miséricorde de Dieu
Ces faits prouvent bien la miséricorde de Dieu envers son peuple. L’amour de son Créateur renouvelle la vie du peuple déficient et assure son avenir. La Loi de Moïse permet d’échapper au sort des impies. Dieu est compatissant, patient, généreux, riche en miséricorde et plein de tendresse.
Ceux qui sont rescapés sont peu nombreux, il y a peu de justes, mais Dieu pardonne à tous.