En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La nouveauté de Jésus
Les vendanges, fresque de la tombe de Nakht, scribe et astronome d’Amon, nécropole thébaine à Louxor, 18e dynastie, 1590-1390 av JC
Cette fresque décline les différentes étapes de la viniculture pratiquée à l’époque.
A droite deux hommes cueillent les grappes d’une vigne représentée sous formes de trois rangées superposées. Les deux vendangeurs sont représentées individuellement, l’un a les cheveux crépus et l’autre est plus âgé, cheveux grisonnants. Ils cueillent les grappes de raisin méticuleusement dessinées, chaque grain a son importance.
A gauche est représenté le pressoir sur une aire probablement circulaire, en pierre, dans laquelle les vendangeurs écrasent le raisin avec leurs pieds tout en se tenant à une liane pendant des poutres au-dessus.
Un homme est penché vers le bassin dans lequel s’écoule le jus.
Les énormes jarres qui se trouvent au milieu de la fresque, peuvent contenir, soit ce jus, qui sera alors apporté au vigneron pour la vinification proprement dite, soit, par un de ces raccourcis dont les Égyptiens ont le secret, le vin terminé et prêt à la consommation : le bouchon d’argile qui ferme les amphores plaide pour cette hypothèse. Sur ce bouchon est inscrit la date de fabrication, la provenance et le nom du propriétaire récoltant. Tout est connu et reconnu. Ces superbes jarres donnent un exemple d’un cœur accueillant la nouveauté du vin nouveau, de l’enseignement de Jésus et de la vie de l’Esprit.
Le texte biblique
Alors les disciples de Jean le Baptiste s’approchent de Jésus en disant : « Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »
Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l’Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront.
Et personne ne pose une pièce d’étoffe neuve sur un vieux vêtement, car le morceau ajouté tire sur le vêtement, et la déchirure s’agrandit.
Et on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, les outres éclatent, le vin se répand, et les outres sont perdues. Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le tout se conserve. »
Mt 9,14-17
Commentaires
Cette scène est également rapportée par les autres évangélistes Marc et Luc. Elle commence par un bref débat entre Jésus et les disciples de Jean le Baptiste et se poursuit par deux sentences proverbiales.
Les disciples se font interpeller sur la question du jeûne.
Jésus se présente comme l’époux, image traditionnelle pour évoquer Dieu et l’alliance scellée avec son peuple. Les disciples sont les invités de la noce. Ce n’est plus le temps de se crisper sur des pratiques telles que le jeûne, mais d’accorder son cœur à la nouveauté de la situation.
Les deux petites paraboles qui suivent vont dans le même sens, elles affirment la nouveauté de Jésus lui-même, sans toutefois vouloir remplacer la foi juive par l’Evangile.
Matthieu dira que le scribe du Royaume tire de son trésor du vieux et du neuf. Le Dieu de Jésus est le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu qui fait toujours du neuf.
Jésus faisant la comparaison avec les outres qu’il faut renouveler pour y mettre le vin nouveau, ou avec le vieux vêtement qu’il faut remplacer, montre que ce sont nos cœurs de pierre qu’il faut arracher, pour que Dieu nous donne des cœurs de chair, pour qu’il fasse en nous du nouveau.
Vieilles outres de nos peurs, nos jalousies, notre égoïsme qui reviennent toujours. Seul l’Esprit Saint de Jésus peut nous donner des cœurs nouveaux.