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Fête de saint Pierre et saint Paul
Bartolomeo Manfredi, 1580-1620, saint Pierre et saint Paul, vers 1610, MET, New York
Bartolomeo Manfredi est un peintre italien du 17e siècle, considéré comme le plus proche suiveur et le théoricien de Caravage.
Il connut un grand succès, réalisant essentiellement des œuvres sur chevalet pour des clients privés de Rome.
Cette représentation de saint Pierre et saint Paul montre les caractéristiques du caravagisme : scène puissante mettant en présence les deux personnages dans un fort contexte d’ombre et de lumière, présentés l’un à côé de l’autre, se retournant vers nous.
Les caractères forts des deux hommes sont sont mis en valeur par le vif éclairage posé sur les fronts de chacun, le regard tourné vers nous, cherchant à nous prendre à parti. Ils annoncent chacun à leur manière la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ.
Leur présence s’impose à nous comme des personnages réels, Manfredi décrit de manère réaliste chacun des deux hommes. Pierre tient en main sa clé, celle de l’Eglise, et Paul le pommeau de l’épée par laquelle il sera martyrisé.
Tous deux, avec leur mission différente, diriger l’Eglise en monde juif et annoncer l’Evangile aux païens sont associés pour l’avènement du Royaume de Dieu
Le texte biblique
Frères, je tiens à ce que vous le sachiez,
l’Évangile que j’ai proclamé
n’est pas une invention humaine.
Ce n’est pas non plus d’un homme
que je l’ai reçu ou appris,
mais par révélation de Jésus Christ.
Vous avez entendu parler
du comportement que j’avais autrefois dans le judaïsme :
je menais une persécution effrénée contre l’Église de Dieu,
et je cherchais à la détruire.
J’allais plus loin dans le judaïsme
que la plupart de mes frères de race qui avaient mon âge,
et, plus que les autres,
je défendais avec une ardeur jalouse les traditions de mes pères.
Mais Dieu m’avait mis à part dès le sein de ma mère ;
dans sa grâce, il m’a appelé ;
et il a trouvé bon
de révéler en moi son Fils,
pour que je l’annonce parmi les nations païennes.
Aussitôt, sans prendre l’avis de personne,
sans même monter à Jérusalem
pour y rencontrer ceux qui étaient Apôtres avant moi,
je suis parti pour l’Arabie
et, de là, je suis retourné à Damas.
Puis, trois ans après,
je suis monté à Jérusalem
pour faire la connaissance de Pierre,
et je suis resté quinze jours auprès de lui.
Je n’ai vu aucun des autres Apôtres
sauf Jacques, le frère du Seigneur.
En vous écrivant cela,
– je le déclare devant Dieu –
je ne mens pas.
Ga 1, 11-20
Commentaires
Cette lecture de la lettre aux Galates lue au cours de la messe de la veille au soir de la fête de saint Pierre et saint Paul, « les piliers de l’Eglise ».
Paul évoque ici sa vocation, comment est-il devenu apôtre du Christ. Ce récit diffère de celui raconté dans le livre des Actes, arrêté vivement sur la route de Damas si abondamment représenté par les artistes !
Paul exprime ici avec force que sa vocation lui vient de Dieu seul, il refuse tout intermédiaire humain. Il s’appuie sur l’Ecriture, expliquant qu’il a été appelé comme l’ont été les grands prophètes, Jérémie ou Isaïe : Dieu l’a mis à part depuis le ventre de sa mère et l’appelé par sa grâce.
Paul n’accepta pas pour lui le mot de « conversion » : il ne change pas de Dieu, il ne change pas sa foi. Pour lui la révélation de Jésus Christ est dans la continuité des prophètes de l’Ancien Testament.
Cette révélation s’est passée en lui -même, il découvre qu’il est appelé à son tour, lui et tous ceux qui suivent le Christ, à devenir fils adoptif de Dieu. Et Paul est chargé de l’annoncer aux nations, à ceux qui ne sont pas juifs.
Une fois la révélation reçue, lorsque Dieu a jugé bon ne se réclamant d’aucune autorité humaine, Paul part au loin en Arabie et n’ira à Jérusalem que trois ans plus tard pour rester quinze jours auprès de Pierre