En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Fête Dieu
Raphaël, 1483-1520, La dispute du saint sacrement 1509 – 1510 , chambre de la signature, palais du Vatican.
Cette fresque intitulée la fresque de la dispute du très saint sacrement, fut appelée aussi le triomphe de la religion, de la théologie, de la Vérité surnaturelle.
Après le concile de Trente (1545-1563), la fresque apparaît comme une œuvre de combat marquant le triomphe du dogme concernant la Présence réelle face aux protestants.
Dans la partie supérieure, au centre, sont représentées les trois personnes de la Trinité, l’une au-dessous de l’autre : Dieu le Père, le Christ entre Marie de Jean Baptiste, et le saint Esprit.
L’Esprit Saint est entouré des quatre évangiles.
De chaque côté est évoquée l’Eglise triomphante, avec les patriarches et les prophètes de l’Ancien Testament, ainsi que les apôtres et martyrs assis en hémicycle sur les nuages. On peut distinguer Pierre, Adam, Jean l’évangéliste, David, Judas Maccabée (?), Etienne, Moïse, Jacques le majeur, Abraham, Paul.
En bas de la fresque, sur terre, au pied de l’autel sur lequel est posé le Saint Sacrement, est évoquée l’Eglise militante. Les quatre pères de l’Eglise latine sont assis sur des trônes en marbre. Grégoire le Grand, (sous les traits de Jules II qui a commandé les travaux de décoration à la chapelle Sixtine et dans le palais du Vatican), Jérôme, Ambroise et Augustin.
Le pape situé plus à droite est représenté sous les traits de Sixte IV (oncle de Jules II). Dante Allighieri est derrière lui, et le religieux représenté à l’extrême gauche est Fra Angelico.
Le texte biblique
Glorifie le Seigneur, Jérusalem !
Célèbre ton Dieu, ô Sion !
Il a consolidé les barres de tes portes,
dans tes murs il a béni tes enfants.
Il fait régner la paix à tes frontières,
et d’un pain de froment te rassasie.
Il envoie sa parole sur la terre :
rapide, son verbe la parcourt.
Il révèle sa parole à Jacob,
ses volontés et ses lois à Israël.
Pas un peuple qu’il ait ainsi traité ;
nul autre n’a connu ses volontés.
(Ps 147 (147 B), 12-13, 14-15, 19-20)
Commentaires
Le Fils unique de Dieu, voulant nous faire participer à sa divinité, a pris notre nature afin de diviniser les hommes, lui qui s’est fait homme.
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Et pour que nous gardions toujours la mémoire d’un si grand bienfait, il a laissé aux fidèles son corps à manger et son sang à boire, sous les dehors du pain et du vin.
Banquet précieux et stupéfiant, qui apporte le salut et qui est rempli de douceur ! Peut-il y avoir rien de plus précieux que ce banquet où l’on ne nous propose plus, comme dans l’ancienne Loi, de manger la chair des veaux et des boucs, mais le Christ qui est vraiment Dieu ? Y a-t-il rien de plus admirable que ce sacrement ? ~
Aucun sacrement ne produit des effets plus salutaires que celui-ci : il efface les péchés, accroît les vertus et comble l’âme surabondamment de tous les dons spirituels !
Il est offert dans l’Église pour les vivants et pour les morts afin de profiter à tous, étant institué pour le salut de tous.
[..]
Il voulait que l’immensité de cet amour se grave plus profondément dans le cœur des fidèles. C’est pourquoi à la dernière Cène, après avoir célébré la Pâque avec ses disciples, lorsqu’il allait passer de ce monde à son Père, il institua ce sacrement comme le mémorial perpétuel de sa passion, l’accomplissement des anciennes préfigurations, le plus grand de tous ses miracles ; et à ceux que son absence remplirait de tristesse, il laissa ce sacrement comme réconfort incomparable.