En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La joie du départ
René Magritte, 1898-1967, la grande famille, 1961, Musée Magritte Bruxelles
Cette célèbre peinture de René Magritte, peintre surréaliste belge du 20e siècle, présente une colombe volant dans un ciel nuageux au-dessus d’une vaguelette.
La colombe est symbole de paix et d’espoir, tant dans l’art que dans la religion et la culture populaire.
Ce tableau contient trois éléments distincts, la mer, le ciel et l’oiseau contenant un autre ciel.
A la hauteur des flots de l’océan sur fond d’un ciel nuageux, presque menaçant, se détachent les contours d’un immense oiseau prenant son envol.
A l’intérieur du contour de la colombe qui paraît plus légère que les nuages blancs, on découvre un ciel bleu parcouru par quelques nuages dont René Magritte a le secret.
La colombe semble voler librement dans le ciel, peut-être symbolisant la libération de la paix et de l’amour dans le monde.
Les nuages apportent un effet surréaliste à l’ensemble. Ils sont épais et blancs. Ils enveloppent la colombe et créent ainsi une atmosphère douce et paisible.
Le bas de la toile est occupée par une petite vaguelette bordée d’écume. Elle pourrait représenter la lutte ou le tourment qui se déroule en dessous de la surface tranquille. La colombe renvoie alors vers l’espoir et la sérénité à trouver dans les moments difficiles.
Magritte réalise ici une œuvre intemporelle, invitant à réfléchir sur le monde, les heurts rencontrés et l’espoir et la paix à rechercher en permanence.
Le texte biblique
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Je vous laisse la paix,
je vous donne ma paix ;
ce n’est pas à la manière du monde
que je vous la donne.
Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé.
Vous avez entendu ce que je vous ai dit :
Je m’en vais,
et je reviens vers vous.
Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie
puisque je pars vers le Père,
car le Père est plus grand que moi.
Je vous ai dit ces choses maintenant,
avant qu’elles n’arrivent ;
ainsi, lorsqu’elles arriveront,
vous croirez.
Désormais, je ne parlerai plus beaucoup avec vous,
car il vient, le prince du monde.
Certes, sur moi il n’a aucune prise,
mais il faut que le monde sache
que j’aime le Père,
et que je fais comme le Père me l’a commandé. »
Commentaires
Ce passage relate le premier discours d’adieu de Jésus à ses disciples.
Jésus annonce son départ et sa nouvelle venue, ce qui va transformer l’existence de ses disciples.
La mort imminente de Jésus ne signifie pas que les disciples vont le perdre, mais se transforme en gain. Les disciples ne doivent pas succomber à la tristesse, mais découvrir le don qui est lié à cet événement, à savoir la paix.
Il s’agit d’une paix toute spéciale, la paix avec Dieu, la paix intérieure, la paix dans la communauté, certitude que le chaos n’aura pas le dernier mot dans la création.
Cette paix est donnée comme une promesse qui prend consistance dans la foi.
Jésus donne cette paix, non pas en triomphateur qui serait affranchi des vicissitudes du monde, mais comme engagé dans un combat d’envergure cosmique dans lequel il va être livré aux forces du mal. Sa victoire sur le « prince du monde » ne consiste pas à éviter l’épreuve, mais à faire de cette épreuve un lieu de sa fidélité à Dieu.