En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
saints Philippe et Jacques
Crucifixion et resurrection du Christ , icône éthiopienne , 18e siècle, Metropolitan Museum, New York
L’Ethiopie est christianisée à partir du 4e siècle et les premières icônes éthiopiennes préservées datent du 15e siècle sans que l’on sache si c’est à ce moment qu’elles apparaissent en Éthiopie ou si d’autres plus anciennes existaient et ont complètement disparu.
Dans le style et l’iconographie elles sont le produit de l’interaction de références byzantines, musulmanes et européennes.
L’Ethiopie n’adopta pas l’usage de garder les icônes à la maison, mais celui de porter au cou de petits panneaux peints comme des protections. Ainsi un petit cylindre creux est fixé au panneau pour y faire passer le fil d’un collier.
Aux 17 et 18e siècles, la crucifixion et la résurrection furent souvent peintes dans de petits diptyques.
Le panneau de la résurrection, à gauche, montre le Christ est au centre, saisissant les poignets d’Adam et Eve. Derrière lui un étendard symbolise la victoire sur la mort. Le Christ porte une tunique rouge vif, recouverte d’une large étole jaune. Les traits de son visage, comme ceux d’Adam et Eve, respectent les caractères des Ethiopiens. Adam et Eve sont nus, ce qui souligne leur fragilité et le pouvoir de la mort. Les trois personnages sont nimbés.
Le panneau de droite représente la crucifixion, Jésus en croix entouré de Marie et Jean.
Elle est présentée en regard de l’Anastasis : on peut ainsi méditer sur la totalité du mystère chrétien.
Le texte biblique
Frères,
je vous rappelle la Bonne Nouvelle
que je vous ai annoncée ;
cet Évangile, vous l’avez reçu ;
c’est en lui que vous tenez bon,
c’est par lui que vous serez sauvés
si vous le gardez tel que je vous l’ai annoncé ;
autrement, c’est pour rien que vous êtes devenus croyants.
Avant tout, je vous ai transmis ceci,
que j’ai moi-même reçu :
le Christ est mort pour nos péchés
conformément aux Écritures,
et il fut mis au tombeau ;
il est ressuscité le troisième jour
conformément aux Écritures,
il est apparu à Pierre, puis aux Douze ;
ensuite il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois
– la plupart sont encore vivants,
et quelques-uns sont endormis dans la mort –,
ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les Apôtres.
Et en tout dernier lieu, il est même apparu à l’avorton que je suis.
1 Cor 15,1-14
Commentaires
Paul énonce ici un kérygme, c’est à dire une proclamation ramassée de la foi. Il développe ici le point central de la foi qui lui tient à cœur, la foi en la résurrection.
Les premiers groupes chrétiens utilisent des formulations brèves de la foi en la résurrection qui se transmettent sans être totalement fixées, « Dieu l’a ressuscité », « il est ressuscité et il est apparu à… ».
En grec les verbes sont repris d’une part de la foi pharisienne en la résurrection à la fin des temps, et de l’autre des initiatives de Dieu qui s’est fait voir à certains comme à Abraham, par exemple « aux chênes de Mambré, le Seigneur apparut à Abraham », (Gn 18,1)
Ce langage est connu mais il apporte un bouleversement incroyable : en ce Jésus, cet homme connu en Galilée, la résurrection attendue à la fin des temps, a déjà eu lieu. Ainsi la puissance créatrice de Dieu, sa gloire , s’est donnée à voir à des témoins.
Ces proclamations sont au centre de la propagation de la Bonne Nouvelle, de la foi qui sera transmise jusqu’aux extrémités de la terre. Les apôtres font tous la même proclamation « Christ est ressuscité des morts, c’est notre foi, notre espérance ». Et nous croyons au témoignage des apôtres, à travers l’effusion de l’Esprit.
Avec une certaine audace, Paul s’introduit lui-même dans le kérygme, et s’ajoutant à la liste de ceux à qui le Ressuscité est apparu. Il nous montre ainsi que le témoin fait partie de l’annonce et que nous pouvons, à notre tour, annoncer la résurrection en témoignant par notre vie.