En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
LE CARÊME, TEMPS DE PRIÈRE 4
4. PRIERE EN REVENANT VERS DIEU POUR DEMANDER PARDON
Pompeo Batoni, 1708-1797, retour du fils prodigue, 1773, Musée de Vienne
Pompeo Batoni est un peintre romain du 18 e siècle, qui après avoir été un fervent de la peinture classique, s’est tourné vers le baroque sous l’influence du Corrège notamment, en se réconciliant avec la richesse sensuelle du baroque, comme en témoigne cette peinture du retour du fils prodigue.
Le Père est montré en majesté, richement vêtu de turbans colorés, de fourrure, il porte des bijoux, sa barbe est soigneusement frisée.
La lumière illumine son visage et sa tête est penchée vers son fils.
Son regard est grave et exprime l’intensité de son amour pour son fils qui était perdu et qui est retrouvé. Sa main, également en pleine lumière, prend avec fermeté et tendresse le bras de son fils. C’est son corps tout entier qui est engagé pour l’accueillir.
Le fils reçu dans les bras grands ouverts de son père, présente nuque et épaules nues courbées sous le poids de sa faute. Ses mains sont jointes accompagnant une profonde prière de supplication.
Il est comme enveloppé par le manteau du Père qui s’ouvre pour le recevoir.
Le texte biblique
En ce temps-là,
les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père :
“Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.”
Et le père leur partagea ses biens.
Peu de jours après,
le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait,
et partit pour un pays lointain
où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
Il avait tout dépensé,
quand une grande famine survint dans ce pays,
et il commença à se trouver dans le besoin.
Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays,
qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.
Il aurait bien voulu se remplir le ventre
avec les gousses que mangeaient les porcs,
mais personne ne lui donnait rien.
Alors il rentra en lui-même et se dit :
“Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance,
et moi, ici, je meurs de faim !
Je me lèverai, j’irai vers mon père,
et je lui dirai :
Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.
Traite- moi comme l’un de tes ouvriers.”
Il se leva et s’en alla vers son père.
Comme il était encore loin,
son père l’aperçut et fut saisi de compassion ;
il courut se jeter à son cou
et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit :
“Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.”
Mais le père dit à ses serviteurs :
“Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller,
mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,
allez chercher le veau gras, tuez-le,
mangeons et festoyons,
car mon fils que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé.”
Et ils commencèrent à festoyer.
Or le fils aîné était aux champs.
Quand il revint et fut près de la maison,
il entendit la musique et les danses.
Appelant un des serviteurs,
il s’informa de ce qui se passait.
Celui-ci répondit :
“Ton frère est arrivé,
et ton père a tué le veau gras,
parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.”
Alors le fils aîné se mit en colère,
et il refusait d’entrer.
Son père sortit le supplier.
Mais il répliqua à son père :
“Il y a tant d’années que je suis à ton service
sans avoir jamais transgressé tes ordres,
et jamais tu ne m’as donné un chevreau
pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est revenu
après avoir dévoré ton bien avec des prostituées,
tu as fait tuer pour lui le veau gras !”
Le père répondit :
“Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi,
et tout ce qui est à moi est à toi.
Il fallait festoyer et se réjouir ;
car ton frère que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé !” »
Lc 15, 1-3. 11-32
Commentaires
« Ah ! mon cher petit Frère, depuis qu’il m’a été donné de comprendre aussi l’amour du Cœur de Jésus, je vous avoue qu’il a chassé de mon cœur toute crainte. Le souvenir de mes fautes m’humilie, me porte à ne jamais m’appuyer sur ma force qui n’est que faiblesse, mais plus encore ce souvenir me parle de miséricorde et d’amour. »
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, 1873-1897, (Lettre 127, à l’abbé Bellière)