En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La visitation
Anonyme allemand , la Visitation, 15e, musée des beaux arts de Lyon,
Cet artiste de l’école souabe du milieu du 15e siècle, offre une représentation de la visitation proche du texte biblique :
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth. (Lc1, 39)
Le décor est celui d’une région montagneuse, la ville de Juda est perchée en haut de la falaise, la maison de Zacharie apparaît derrière Elizabeth, et les deux femmes se saluent affectueusement.
Les deux femmes se rencontrent, elles vivent toutes les deux des événements incroyables, rien n’est impossible à Dieu. La jeune fille vierge et la vieille femme portent en elles des enfants qui sont ici représentés bien visiblement au sein de mandorles de rayons dorés exprimant ainsi l’intervention divine.
Marie est accourue vers sa cousine Elisabeth et la retrouve, elle lui pose affectueusement la main sur l’épaule et tient sa main. Tout raconte la joie de la rencontre.
Élisabeth est représentée âgée, la main appuyée sur une canne, la tête voilée d’une guimpe, symbolisant le peuple vieillissant dans l’attente d’une nouvelle révélation de son Dieu.
Représente-t-elle une humanité qui a perdu sa beauté originelle ?
Marie, elle, est toute jeune, vêtue d’une belle robe blanche, les cheveux défaits, elle incarne le peuple biblique rétabli dans sa beauté, tel que Dieu l’a voulu et que le Christ va sauver.
Le ciel est d’or, sur lequel les auréoles de Marie et d’Elisabeth se confondent, les mondes divins et humains se rencontrent. Un petit ange tient le manteau de la Vierge, il la regarde avec attention et semble descendu du ciel pour la belle occasion.
Le texte biblique
« Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »
Lc 1, 39-55
Commentaires
« La mère de saint Jean Baptiste regarde la mère de mon Dieu !
Oh bienheureuse Elisabeth, qui vis Marie dans le premier Stabat,
la Sagesse éternelle de Dieu récitant le Magnificat !
Ah puissions nous, comme vous ce soir-là dans le petit jardin judaïque,
Refaire cette promenade pas à pas que font les fidèles catholiques,
Et quand nous avons bien ouvert notre cœur coupable et que nous avons tout dit,
Sentir dans notre main qui tremble les doigts de notre mère Marie ! »
« Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie ».