En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Aimez vous les uns les autres
Simon Benning – env 1483–1561 , mois de mars, livre d’heures de Notre Dame dit de Hennessy, vers 1435, bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles.
Simon Benning est le dernier enlumineur de l’école de Gand et Bruges du 16e. Il s’est rapidement spécialisé dans l’illustration de livres d’heures destinés à des clients fortunés tels Albert de Brandebourg, cardinal et archevêque électeur de Mayence, archevêque de Magdebourg, ou même de l’empereur Charles Quint lui-même.
Il représente notamment les travaux des mois pour illustrer ses livres d’heures. Les paysages sont habilement peints avec une grande minutie raffinée. Il traduit avec justesse l’atmosphère régnant à chaque saison, avec un profond sentiment poétique.
Le livre d’heures de Hennesy compte 190 feuillets de parchemin mesurant 22 par 18 cm. Plusieurs miniatures ont du être inspirées des Très riches heures du duc de Berry, manuscrit peut-être conservé à l’époque en Flandre.
Cette page illustre le mois de mars, la culture du jardin. Tout est en parfaite harmonie. Chacun à sa tâche.
Un homme laboure le sol devant deux femmes qui le regardent sur le bord du champ, l’une portant un agneau dans ses bras, et un personnage plus âgé richement vêtu.
Un autre ouvrier est en haut de son échelle pour tailler la vigne.
Une femme semble semer des plants dans un potager bien organisé en divers carrés.
Plus loin un homme et une femme se promènent calmement, devant leur chien impatient de jouer avec eux.
Au delà des murs, dans la campagne, chacun s’affaire soit à couper du bois soit à labourer les champs.
Tout est paisible, l’harmonie règne, chacun prend sa part pour le bien de tous.
Le texte biblique
Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.
Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.
Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.
Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.
Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître.
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera.
Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres.
Jn 15 , 9-17
Commentaires
Jésus invite à demeurer dans son amour, à garder ses commandements et à accueillir sa joie. Merveille.
Mais comment Jésus peut-il commander d’aimer ? N’est-ce pas une exigence irréalisable ?
L’Ecriture propose plusieurs approches :
– tout d’abord de ne pas faire à autrui ce qu’on ne voudrait pas qu’autrui fasse envers soi, ce que rappellent Matthieu et Luc sous une forme positive : « fais à autrui tout ce que tu voudrais qu’on fasse pour toi » (Lc 6, 31 , Mt 7,12).
– Jean utilise un vocabulaire de la prédilection, le terme « agapè », qui peut aussi renvoyer à l’idée de « respect »
– Le Christ qui a donné la plus grande preuve d’amour pour les hommes, nous a aimé jusqu’à donner sa vie. Il vient rejoindre notre incapacité, pour que son Esprit nous apprenne comment aimer, comment se mettre au service de l’autre.