En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Cette parole est rude
Louis Auguste Girardot (1856-1933) Caravaniers revenant de l’oasis enchanteresse, coll part
Louis Auguste Girardot est un peintre et lithographe français, de la fin du 19e / début 20e, du courant orientaliste suivant les enseignements de Jean Léon Gérôme principalement.
Il partit voyager dans le bassin méditerranéen, en Espagne, au Maroc et en Algérie.
Il admire les paysages et les civilisations méditerranéennes qu’il peindra toute sa vie, avec des couleurs aux tons chauds ; il étudie les visages et attitudes avec un réalisme faisant de son œuvre un documentaire ethnographique.
Girardot dépeint ici avec des couleurs chaudes des personnages perdus dans l’immensité du désert. Ils s’étaient éloignés vers une oasis lointaine, enchanteresse, selon les commentaires du peintre : « l’éloignement a laissé leur âme en émoi ».
Ils reviennent, deux par deux, vers la ville cachée dans le creux de la montagne. Ils ne seront plus seuls, abandonnés.
Le texte biblique
Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? »
Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ?
Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !…
C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait.
Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner.
Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
Jn 6, 60-69
Commentaires
que nous avons lu toute la semaine.
Les disciples en ont trop entendu, ils ne peuvent continuer à écouter Jésus, beaucoup s’en vont et cessent de marcher avec Jésus.
Désastre : ce ne sont plus les opposants qui se détachent de Jésus mais ses propres disciples . Le fait est rapporté par tous les évangélistes.
Jean a rapporté les paroles de Jésus qui insistait sur le réalisme de sa vie donnée en nourriture (comme un « pain à croquer »), mais il souligne maintenant le fait que « c’est l’Esprit qui fait vivre, la chair ne sert de rien ». Car la participation elle-même « à la chair et au sang » évoquerait du cannibalisme, si ce pain-chair n’était pas la Parole vivante qui doit être écoutée et accueillie dans la foi.
Les paroles de Jésus ont la force de l’Esprit, c’est à dire ce souffle créateur que Dieu ne cesse de donner et de répandre. Jésus explique la dimension spirituelle du don qu’il fait de sa chair-nourriture : elle représente la Parole de Dieu qu’il est lui-même. En se donnant lui-même comme nourriture, Jésus désigne la Parole qui fait naître et vivre chacun d’une vie nouvelle, née de l’Esprit, une vie reçue de Dieu à chaque instant, une vie que la mort ne détruira pas.
Mais est-ce que cela peut être compris seulement par certains et pas par d’autres ? Dieu choisit-il ceux qui peuvent comprendre ?
Jean tente une explication. Jésus dit à ses disciples : « voulez vous partir, vous aussi ? » Chacun est libre de son choix, libre de choisir de suivre ou non Jésus. La foi est un don de Dieu, l’Esprit éclaire chacun, et nous n’avons pas accès au secret des cœurs.