En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
LE CAREME, UN TEMPS DE PRIERE PLUS INTENSE (6)
« Si vous demeurez fidèles à ma parole,
vous êtes vraiment mes disciples ;
alors vous connaîtrez la vérité,
et la vérité vous rendra libres. »
Les tentations du Christ au désert, mosaïques de la basilique St-Marc (Venise) XIIe siècle
Jésus, au désert fut tenté par le diable, touchant à toutes les dimensions de la vie humaine, les relations à soi-même, aux autres et à Dieu. Jésus dans sa liberté refuse de céder, et tout au long de sa vie publique il retrouvera ces mêmes tentations.
Jésus rejette fermement ces invitations à se faire un nom, à se procurer pouvoir et richesse, à se prévaloir de sa qualité de « Fils de Dieu ».
Sur la mosaïque les trois tentations sont bien représentées : à gauche, le diable apporte les pierres à transformer en pain, mais Jésus tient dans sa main le rouleau de la Parole, cela lui suffit.
Pour la tentation suivante Jésus est placé sur le sommet du temple, il reste impassible et tend la main vers le diable simplement, sa liberté de fils est en parfaite harmonie avec la volonté du Père.
Enfin Jésus est placé sur le haut d’une montagne, c’est la tentation du pouvoir, mais les anges veillent, et le diable s’enfuit.
Jésus refuse chaque tentation en s’appuyant sur la Parole de Dieu consignée dans les Écritures.
La représentation en frise linéaire montre que Jésus reste toujours égal à lui-même, et invite à rester stable et digne, à garder la liberté des enfants de Dieu, en se préservant d’écouter les tentations du mal.
Cette liberté repose sur la confiance en l’amour de Dieu pour chacun. Jésus ne s’impose à personne, mais il se donne à chacun. Jésus ouvre un chemin de liberté à suivre.
Le texte biblique
Lecture de l’évangile de Jean (Jn 8, 31-42)
Jésus disait à ceux des Juifs qui croyaient en lui : « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ;
alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. »
Ils lui répliquèrent : « Nous sommes la descendance d’Abraham, et nous n’avons jamais été les esclaves de personne. Comment peux-tu dire : “Vous deviendrez libres” ? »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : qui commet le péché est esclave du péché.
L’esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ; le fils, lui, y demeure pour toujours.
Si donc le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres.
Je sais bien que vous êtes la descendance d’Abraham, et pourtant vous cherchez à me tuer, parce que ma parole ne trouve pas sa place en vous.
Je dis ce que moi, j’ai vu auprès de mon Père, et vous aussi, vous faites ce que vous avez entendu chez votre père. »
Ils lui répliquèrent : « Notre père, c’est Abraham. » Jésus leur dit : « Si vous étiez les enfants d’Abraham, vous feriez les œuvres d’Abraham.
Mais maintenant, vous cherchez à me tuer, moi, un homme qui vous ai dit la vérité que j’ai entendue de Dieu. Cela, Abraham ne l’a pas fait.
Vous, vous faites les œuvres de votre père. » Ils lui dirent : « Nous ne sommes pas nés de la prostitution ! Nous n’avons qu’un seul Père : c’est Dieu. »
Jésus leur dit : « Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car moi, c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens. Je ne suis pas venu de moi-même ; c’est lui qui m’a envoyé.
(Jn 8, 31-42)
Commentaires
Juste avant ce dialogue avec « les Juifs qui croyaient en lui », l’évangéliste avait rapporté l ‘épisode de la femme adultère où Jésus avait dit : « Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette le premier une pierre ! », et chacun s’était retiré ! La parole de Jésus fut une fois de plus efficace et plus incisive qu’un glaive à deux tranchants (Hb 4,12) !
Sa parole fait lumière sur la vie de chacun, libère et ne condamne pas . La libération du pécheur ne fait pas l’économie d’une mise en lumière des zones d’ombre de sa vie, d’une connaissance de la vérité, de l’accueil de la Parole.
Cette Parole c’est le Fils de Dieu : « Si donc le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres. »(v36).
Pour entrer dans cette dynamique de libération, il faut se reconnaître « esclave du péché ». Impossible de se libérer de cet esclavage seul, avec nos forces humaines, mais cette libération est obtenue par le Fils. Jésus nous donne de n’être pas condamné, mais nous donne aussi la responsabilité de ne plus pécher.
Les juifs se réclament d’être les fils d’Abraham, ils croient avoir des privilèges parce qu’ Abraham a reçu les promesses de Dieu, et s’étonnent de cette proposition de Jésus de les rendre libres.
Jésus promet de donner la véritable liberté, celle de l’amour.
Cette liberté a besoin de témoins qui parlent de leur expérience. « La vérité vous libérera » : la liberté du croyant consiste donc à vivre selon sa vocation d’enfant de Dieu, et à en témoigner par cette façon même de vivre.
Prière de saint Ignace
Prends Seigneur et reçois toute ma liberté,
ma mémoire, mon intelligence
et toute ma volonté.
Tout ce que j’ai et tout ce que je possède,
c’est Toi qui me l’as donné.
Tout cela, Seigneur, je Te le rends.
Tout est à Toi, disposes-en
selon Ton entière volonté.
Donne-moi seulement de t’aimer,
donne-moi cette grâce,
elle seule me suffit.
Saint Ignace de Loyola (1491- 1556)