En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Jeudi saint
La Cène, extrait des Evangiles de saint Augustin Cambridge, début du 6e siècle, Corpus Christi College.
Ce manuscrit, nommé « Evangiles de saint Augustin » est conservé au Corpus Christi College de Cambridge. Il aurait été envoyé par le pape Grégoire le Grand, à Augustin de Cantorbery, mort en 604, lors de sa mission en Angleterre.
Il s’agit du plus ancien livre d’Evangile avec des illustrations de personnages. Il n’en reste malheureusement que deux pages, dont notre image est un détail.
On voit ici une représentation de la Cène. C’est la première fois où la coupe est manifestement intégrée. Elle occupe une place importante au centre de la composition, juste devant Jésus qui domine la scène.
Il est représenté de face, auréoloé, tenant dans sa main une miche de pain qu’il bénit. Son visage est serein
Il est entouré des apôtres autour de la table, ils le regardent avec intensité.
Le texte biblique
Je crois, et je parlerai, moi qui ai beaucoup souffert,
moi qui ai dit dans mon trouble : « L’homme n’est que mensonge. »
Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ?
J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur.
Je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui, devant tout son peuple !
Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens !
Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur, ton serviteur, le fils de ta servante, moi, dont tu brisas les chaînes ?
Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce, j’invoquerai le nom du Seigneur.
Je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui, devant tout son peuple,
à l’entrée de la maison du Seigneur, au milieu de Jérusalem !
Ps 115
Commentaires
Ce psaume exprime la reconnaissance d’un homme dont Dieu a brisé les chaînes. On ne sait rien de cette expérience, sinon qu’elle s’inscrit dans la suite d’interventions de Dieu semblables à la sortie d’Égypte. Le peuple tout entier avait été réduite en esclavage et Dieu a rompu ses chaînes , en le faisant sortir de la maison de servitude .
Le peuple avait demandé cette délivrance dans la prière.
L’hébreu n’a pas de mot pour le remerciement, ainsi le peuple rend gloire à Dieu. On chante la louange de son nom. Cette louange est accompagnée d’un sacrifice rituel, ici en élevant seulement une coupe en l’honneur du Seigneur.
Prière saint Jean de la Croix
« Seigneur Dieu, mon Bien-Aimé, si tu te souviens encore de mes péchés pour ne pas accomplir ce que je te demande, fais en eux ta volonté, c’est ce que je désire le plus : exerce ta bonté et ta miséricorde, et tu seras connu en eux.
Et si ce sont mes œuvres que tu attends pour exaucer par ce moyen ma prière, donne-les-moi, toi, et fais-les-moi, et aussi les peines que tu voudrais accepter, et que cela se fasse !
Si ce ne sont pas mes œuvres que tu attends, qu’attends-tu donc, très clément Seigneur ? Pourquoi tardes-tu ? Car enfin, si ce que je te demande au nom de ton Fils doit être grâce et miséricorde, prends mon obole puisque tu la veux et donne-moi ce bien puisque toi tu le veux aussi.
Qui pourra se libérer de ses pauvres manières et de ses pauvres limites, si toi-même ne le lèves à toi en pureté d’amour, mon Dieu ? Comment se lèvera jusqu’à toi l’homme engendré et créé dans la bassesse, si toi-même ne le lèves, Seigneur, de ta main qui l’a fait ?
Tu ne m’ôteras pas, mon Dieu, ce qu’une fois tu m’as donné en ton Fils unique Jésus-Christ. En Lui, tu m’as donné tout ce que je désire. C’est pourquoi je me réjouirai de ce que tu ne tarderas pas, si moi, j’attends. Pourquoi diffères-tu ? Pourquoi attends-tu ? Puisque tu peux dès à présent aimer Dieu en ton cœur ?
Saint Jean de la Croix (1542-1591)