Menu

Centre d'enseignement de théologie à distance

LE CAREME, TEMPS DE PRIERE PLUS INTENSE ! (5)

5. QUI ECOUTE MA PAROLE OBTIENT LA VIE ETERNELLE  

 

Pantocrator, 1148, Cefalu, Sicile

La cathédrale de Cefalu


Cette immense mosaïque domine l’abside centrale de la cathédrale de Cefalu en Sicile : le Christ « pantocrator » (terme qui veut dire « tout puissant ») accueille le visiteur qui est saisi, attiré par le Christ, invité à le contempler, à l’écouter, à se laisser regarder par Lui.

La cathédrale fut construite par le roi normand de Sicile Roger II, à la suite d’un vœu qu’il avait fait pendant une tempête. Elle est décorée de mosaïques exécutées par des artistes grecs venus de Constantinople.

Le Christ


     Le Christ est ici présenté en buste sur fond d’or, rappel de sa divinité. Les tesselles de la mosaïque ne sont pas toutes taillées de la même manière, si bien qu’elles réfléchissent la lumière de façon différente de l’aube au crépuscule.

     Le Christ porte un manteau bleu, couleur du ciel, sur une tunique a fond brun, couleur de la terre. La bande verticale ornant la tunique, est celle de la dalmatique du diacre, le vêtement du serviteur.

     Il lève la main droite, geste qui, aux premier siècles, signifiait l’enseignement. Jésus enseigne, et le fait même avec autorité, le Père nous dit de « l’écouter », sa parole ne passera pas. Par la suite ce geste deviendra le geste de bénédiction.

     Les deux doigts levés, index et majeur, voulaient signifier les deux natures du Christ, humaine et divine.

     De sa main gauche, il tient le livre de la Parole. Jésus est la Parole du Père. Le livre est ouvert sur une page de l’évangile de Jean, où on peut lire en grec et en latin « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie » (Jn 8,12). Le visiteur est invité à écouter cette parole, il obtiendra la vie en plénitude.

      Quatre lettres confirment son identité : Jésus et Christ. Sur ce fond d’or, aucun détail, aucun personnage ne vient distraire le regard.

      Le regard du Christ est doux et paisible (contrairement à certaines représentations du Pantocrator byzantin). Il nous regarde, nous manifeste son amour, nous invite à le suivre

 

Le texte biblique

Lecture de l’évangile de Jean (Jn 5, 17-30)

En ce temps-là,
après avoir guéri le paralysé un jour de sabbat,
Jésus déclara aux Juifs :
« Mon Père est toujours à l’œuvre,
et moi aussi, je suis à l’œuvre. »
C’est pourquoi, de plus en plus,
les Juifs cherchaient à le tuer,
car non seulement il ne respectait pas le sabbat,
mais encore il disait que Dieu était son propre Père,
et il se faisait ainsi l’égal de Dieu.

Jésus reprit donc la parole. Il leur déclarait :
« Amen, amen, je vous le dis :
le Fils ne peut rien faire de lui-même,
il fait seulement ce qu’il voit faire par le Père ;
ce que fait celui-ci,
le Fils le fait pareillement.
Car le Père aime le Fils
et lui montre tout ce qu’il fait.
Il lui montrera des œuvres plus grandes encore,
si bien que vous serez dans l’étonnement.
Comme le Père, en effet, relève les morts
et les fait vivre,
ainsi le Fils, lui aussi, fait vivre qui il veut.
Car le Père ne juge personne :
il a donné au Fils tout pouvoir pour juger,
afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père.
Celui qui ne rend pas honneur au Fils
ne rend pas non plus honneur au Père, qui l’a envoyé.
Amen, amen, je vous le dis :
qui écoute ma parole
et croit en Celui qui m’a envoyé,
obtient la vie éternelle
et il échappe au jugement,
car déjà il passe de la mort à la vie.

Amen, amen, je vous le dis :
l’heure vient – et c’est maintenant –
où les morts entendront la voix du Fils de Dieu,
et ceux qui l’auront entendue vivront.
Comme le Père, en effet, a la vie en lui-même,
ainsi a-t-il donné au Fils d’avoir, lui aussi, la vie en lui-même ;
et il lui a donné pouvoir d’exercer le jugement,
parce qu’il est le Fils de l’homme.
Ne soyez pas étonnés ;
l’heure vient
où tous ceux qui sont dans les tombeaux
entendront sa voix ;
alors, ceux qui ont fait le bien sortiront
pour ressusciter et vivre,
ceux qui ont fait le mal,
pour ressusciter et être jugés.

Moi, je ne peux rien faire de moi-même ;
je rends mon jugement d’après ce que j’entends,
et mon jugement est juste,
parce que je ne cherche pas à faire ma volonté,
mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. »

 

Jn 5, 17-30

Commentaires

Jésus guérit un jour de sabbat

Jésus répond à ceux qui lui reprochent d’avoir guéri un paralytique le jour du sabbat par sa parole. Le paralytique a écouté cette parole de Jésus et il a été guéri. Jésus lui a parlé, comme Dieu parle dans la Genèse : que la lumière soit et la lumière fut. La parole de Jésus aussi crée la vie. Jésus dit au paralytique une parole de résurrection « Jésus lui dit : lève-toi, prends ton lit et marche ».

“Lève-toi”, parole de résurrection

Se lever, c’est ressusciter, c’est le même mot. Et Jean insiste  : « Comme le Père ressuscite les morts, ainsi le Fils donne la vie ».

La parole de Jésus pour le paralytique comme pour tous les malades qu’il a guéris, est toujours une parole de résurrection.

Jésus ressuscité est présent aujourd’hui, sa Parole s’adresse à tous aujourd’hui. Jésus parle et agit pour que l’amour de Dieu habite et inspire la vie des hommes.

Obtenir la vie éternelle

Il rappelle que l’écouter c’est obtenir déjà la vie éternelle, c’est déjà participer à sa promesse. Ecouter sa parole pour ce qu’elle est vraiment, la Parole de Dieu qui nous apporte le salut.

 

Prière de St Ephrem le syrien

 


“Qui donc est capable de comprendre toute la richesse d’une seule de tes paroles, Seigneur ? Ce que nous en comprenons est bien moindre que ce que nous en laissons, comme des gens assoiffés qui boivent à une source. Les perspectives de ta parole sont nombreuses, comme sont nombreuses les orientations de ceux qui l’étudient. Le Seigneur a coloré sa parole de multiples beautés, pour que chacun de ceux qui la scrutent puisse contempler ce qu’il aime. Et dans sa parole il a caché tous les trésors, pour que chacun de nous trouve une richesse dans ce qu’il médite.


La parole de Dieu est un arbre de vie qui, de tous côtés, te présente des fruits bénis ; elle est comme ce rocher qui s’est ouvert dans le désert pour offrir à tous les hommes une boisson spirituelle. Selon l’Apôtre, ils ont mangé un aliment spirituel, ils ont bu à une source spirituelle.


Celui qui obtient en partage une de ces richesses ne doit pas croire qu’il y a seulement, dans la parole de Dieu, ce qu’il y trouve. Il doit comprendre au contraire qu’il a été capable d’y découvrir une seule chose parmi bien d’autres. Enrichi par la parole, il ne doit pas croire que celle-ci est appauvrie ; incapable de l’épuiser, qu’il rende grâce pour sa richesse. Réjouis-toi parce que tu es rassasié, mais ne t’attriste pas de ce qui te dépasse. Celui qui a soif se réjouit de boire, mais il ne s’attriste pas de ne pouvoir épuiser la source. Que la source apaise ta soif, sans que ta soif épuise la source. Si ta soif est étanchée sans que la source soit tarie, tu pourras y boire à nouveau, chaque fois que tu auras soif. Si au contraire, en te rassasiant, tu épuisais la source, ta victoire deviendrait ton malheur.


Rends grâce pour ce que tu as reçu et ne regrette pas ce qui demeure inutilisé. Ce que tu as pris et emporté est ta part ; mais ce qui reste est aussi ton héritage. Ce que tu n’as pas pu recevoir aussitôt, à cause de ta faiblesse, tu le recevras une autre fois, si tu persévères. N’aie donc pas la mauvaise pensée de vouloir prendre d’un seul trait ce qui ne peut pas être pris en une seule fois ; et ne renonce pas, par négligence, à ce que tu es capable d’absorber peu à peu.”

 


St Ephrem le syrien (? 373), (auteur d’hymnes qui inaugurèrent la pratique du chant liturgique.)

 

Partagez votre amour

Recevez notre newsletter

Saisissez votre adresse e-mail ci-dessous et abonnez-vous à notre newsletter