En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
L’Annonciation
Vierge de l’Annonciation, chapelle du couvent des Annonciades, Rodez, premier tiers du 16e siècle, musée Fenaille.
Cette statue faut partie d’un groupe comprenant l’ange Gabriel qui a aujourd’hui disparu.
Elle était destinée à être posée en applique contre un mur.
Les religieuses du couvent des Annonciades ont dû se séparer de ce groupe pendant la Révolution. L’ordre des Annonciades a été fondé en 1501 par la reine Jeanne de France, en trois couvents Bourges, Albi et Rodez. On pense donc que le groupe de l’Annonciation a du être réalisé entre 1520 et 1430.
La polychromie originale est bien conservée
La Vierge est présentée en prière agenouillée sur son prie-dieu. Ses bras sont croisés sur sa poitrine et une grosse bible est posée devant elle sur un épais coussin.
La douceur et la pureté de son visage sont remarquables. Il est encadré par une belle chevelure ondulée blonde que recouvre un châle blanc. Ses yeux paisibles sont dirigés vers l’ange qui lui annonce qu’elle va donner naissance au Sauveur.
Le oui est calme, intérieur, silencieux, disponible à la volonté de Dieu.
Le texte biblique
D’un grand espoir j’espérais le Seigneur : * il s’est penché vers moi pour entendre mon cri.
Il m’a tiré de l’horreur du gouffre, de la vase et de la boue ; * il m’a fait reprendre pied sur le roc, il a raffermi mes pas.
Dans ma bouche il a mis un chant nouveau, une louange à notre Dieu. * Beaucoup d’hommes verront, ils craindront, ils auront foi dans le Seigneur.
Heureux est l’homme qui met sa foi dans le Seigneur * et ne va pas du côté des violents, dans le parti des traîtres.
Tu as fait pour nous tant de choses, toi, Seigneur mon Dieu ! * Tant de projets et de merveilles : non, tu n’as point d’égal ! Je les dis, je les redis encore ; * mais leur nombre est trop grand !
Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles ; * tu ne demandais ni holocauste ni victime,
alors j’ai dit : « Voici, je viens. « Dans le livre, est écrit pour moi
ce que tu veux que je fasse. * Mon Dieu, voilà ce que j’aime : ta loi me tient aux entrailles. »
J’annonce la justice dans la grande assemblée ; * vois, je ne retiens pas mes lèvres, Seigneur, tu le sais.
Je n’ai pas enfoui ta justice au fond de mon coeur, + je n’ai pas caché ta fidélité, ton salut ; * j’ai dit ton amour et ta vérité à la grande assemblée.
Toi, Seigneur, ne retiens pas loin de moi ta tendresse ; * que ton amour et ta vérité sans cesse me gardent !
Les malheurs m’ont assailli : * leur nombre m’échappe ! Mes péchés m’ont accablé : ils m’enlèvent la vue ! * Plus nombreux que les cheveux de ma tête, ils me font perdre coeur.
Daigne, Seigneur, me délivrer ; Seigneur, viens vite à mon secours ! *
[Qu’ils soient tous humiliés, déshonorés, ceux qui s’en prennent à ma vie ! Qu’ils reculent, couverts de honte, ceux qui cherchent mon malheur ; *
que l’humiliation les écrase, ceux qui me disent : « C’est bien fait ! »]
Mais tu seras l’allégresse et la joie de tous ceux qui te cherchent ; * toujours ils rediront : « Le Seigneur est grand ! » ceux qui aiment ton salut.
Je suis pauvre et malheureux, mais le Seigneur pense à moi. * Tu es mon secours, mon libérateur : mon Dieu, ne tarde pas !
Ps 39
Commentaires
« Qu’il me soit fait selon ta Parole.
Que la Parole fasse de moi ce que dit ta Parole.
Que la Parole qui dès l’origine était auprès de Dieu se fasse chair de ma chair selon ta Parole.
Que s’accomplisse en moi, je T’en supplie, non pas la parole proférée, qui est transitoire, mais cette Parole que j’ai conçue pour qu’elle demeure : Celle qui s’est revêtue de chair, et non ce vain souffle.
Qu’elle ne soit pas seulement perceptible à mes oreilles, mais visible à mes yeux, palpable à mes mains, et que je puisse la porter dans mes bras.
Que ce soit non la parole écrite et muette, mais la Parole incarnée et vivante : non pas ces signes inertes tracés sur le parchemin desséché, mais cette Parole à forme humaine, imprimée, vivante dans mes chastes entrailles ; non pas modelée par une plume sans vie, mais gravée par l’opération du Saint-Esprit.
Que me soit fait ainsi ce qui jamais n’advint ni n’adviendra à personne. Dieu, jadis, a parlé souvent et de bien des manières aux Patriarches et aux Prophètes ; sa Parole leur a été donnée à entendre, à proclamer ou à pratiquer, par l’oreille, par l’œil, par la main.
Quant à moi je demande qu’Elle soit mise dans mes entrailles, selon ta Parole. Je ne souhaite pas la parole proférée de la prédication, ou celle qu’expriment symboles et figures, ou celle qui se communique à l’imagination dans les songes.
J’appelle la Parole insufflée en moi dans le silence, incarnée dans une personne, corporellement mêlée à ma chair. Cette Parole n’avait ni la possibilité ni le besoin d’être faite en elle-même : qu’elle daigne donc se faire en moi selon ta Parole.
Qu’Elle se fasse pour le monde tout entier, mais qu’en particulier il me soit fait selon ce que m’a annoncé l’ange.
Ainsi soit-il.
Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153) – Quatrième Homélie sur le « Missus Est » et les Louanges de la Vierge Mère
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Ô Marie, Mère de Dieu et notre Mère, en cette heure de tribulation nous avons recours à toi. Tu es Mère, tu nous aimes et tu nous connais : rien de tout ce à quoi nous tenons ne t’est caché. Mère de miséricorde, nous avons tant de fois fait l’expérience de ta tendresse providentielle, de ta présence qui ramène la paix, car tu nous guides toujours vers Jésus, Prince de la paix.
Mais nous avons perdu le chemin de la paix.
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Dans la misère du péché, dans nos fatigues et nos fragilités, dans le mystère d’iniquité du mal et de la guerre, toi, Mère sainte, tu nous rappelles que Dieu ne nous abandonne pas et qu’il continue à nous regarder avec amour, désireux de nous pardonner et de nous relever.
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Nous avons perdu l’humanité, nous avons gâché la paix. Nous sommes devenus capables de toute violence et de toute destruction. Nous avons un besoin urgent de ton intervention maternelle.
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Femme du “oui”, sur qui l’Esprit Saint est descendu, ramène parmi nous l’harmonie de Dieu. Désaltère l’aridité de nos cœurs, toi qui es “source vive d’espérance”. Tu as tissé l’humanité de Jésus, fais de nous des artisans de communion. Tu as marché sur nos routes, guide-nous sur les chemins de la paix. Amen.