En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La synodalité : le dialogue
Giotto di Bondone, 1277/7-1337, la rencontre de François d’Assise et le sultan, 1295, basilique supérieure d’Assise
Il y a 800 ans saint François d’Assise s’entretenait avec le sultan musulman à Damiette en Egypte.
Cette rencontre a inspiré le pape François dans son encyclique Fratelli tutti.
Qu’en sait-on ? En août 1219 quand François débarque en Egypte, la situation est complètement bloquée. Les troupes de la 5e croisade stationnent au pied de la ville de Damiette défendue par les troupes du sultan Malik Al Kamil.
Parmi les différents témoignages contemporains il est raconté que François prêcha aux Sarrasins pendant quelques jours mais sans succès, et bien étonnamment le sultan lui aurait demandé en secret de prier pour lui afin que Dieu lui indique quelle religion il voulait lui faire embrasser ! Thomas de Celano, biographe de François, raconte que le Poverello est accablé d’injures et menacé de mort avant d’être conduit au sultan.
Giotto raconte ici l’épisode du feu que François aurait proposée au sultan pour déterminer qui, de lui ou des savants du sultan a la bonne « foi ». Il invita des théologiens musulmans à entrer dans un feu avec lui pour prouver qui a la vraie foi. Giotto montre les théologiens déconfits !
Le sultan, magistral sur son magnifique trône surmonté d’un dais, assiste à la scène, tendant son bras pour être témoin de la scène. François adopte une humble attitude.
En fin de compte, il semble véridique que François ait réussi à réaliser la rencontre impossible, à dialoguer avec le sultan, à trouver l’attitude évangélique qui transforme l’autre en frère.
Cette affirmation « libre à l’égard de tous, je me suis fait serviteur de tous », peut être illustrée par des exemples pris dans la vie de Paul « sans loi avec les sans loi, faible avec les faibles »
Paul a possédé et vécu un rare degré de sympathie, d’attention aux autres, le souci d’être présent à tous.
Pour Paul il ne s’agit pas de vivre n’importe comment en s’adaptant aux habitudes plus ou moins morales des gens. Il affirme que chacun, quelle que soit son origine ethnique, sociale, religieuse, économique etc.., peut entendre la Bonne Nouvelle et répondre à l’appel du Christ, croire en lui, en sa loi qui est celle de l’amour mutuel.
Le texte biblique
Oui, libre à l’égard de tous, je me suis fait l’esclave de tous afin d’en gagner le plus grand nombre possible.
Et avec les Juifs, j’ai été comme un Juif, pour gagner les Juifs. Avec ceux qui sont sujets de la Loi, j’ai été comme un sujet de la Loi, moi qui ne le suis pas, pour gagner les sujets de la Loi.
Avec les sans-loi, j’ai été comme un sans-loi, moi qui ne suis pas sans loi de Dieu, mais sous la loi du Christ, pour gagner les sans-loi.
Avec les faibles, j’ai été faible, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns.
1 Cor 9, 19-22
Commentaires
Le dialogue exige de la persévérance et de la patience, mais il permet aussi une compréhension mutuelle.
Dans quelle mesure les différents peuples de notre communauté se réunissent-ils pour dialoguer ?
Quels sont les lieux et les moyens de dialogue au sein de notre Église locale ?
Comment favorisons-nous la collaboration avec les diocèses voisins, les communautés religieuses de la région, les associations et mouvements de laïcs, etc. ?
Comment sont abordées les divergences de vision, les conflits et les difficultés ? Quels sont les problèmes particuliers de l’Église et de la société auxquels nous devrions faire plus d’attention ?
Quelles sont les expériences de dialogue et de collaboration que nous avons avec les croyants d’autres religions et avec ceux qui n’ont pas d’affiliation religieuse
Comment l’Église dialogue-t-elle avec les autres secteurs de la société et apprend-elle d’eux : les sphères de la politique, de l’économie, de la culture, de la société civile et des personnes qui vivent dans la pauvreté ?
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