En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Avent, le pardon (4)
Se réfugier dans le Seigneur qui pardonne
Chagall, 1887-1985, Les amoureux au clair de lune , 1929, Musée de Tel Aviv
En 1909, Marc Chagall rencontre Bella Rosenfeld. Le coup de foudre est immédiat. Muse, épouse, complice, la jeune femme habitera les tableaux comme le cœur de l’artiste pendant trente-cinq ans, et par-delà la mort.
Ce tableau peint en 1929 lors de leur séjour à Céret dans le sud de la France, après avoir quitté la Russie, et des séjours à Berlin et Paris. Une halte bienfaisante dans leur vie de voyages incessants.
Les amoureux sont tendrement enlacés, au clair de lune. Ils se réfugient dans les bras l’un de l’autre, assis sur un banc devant une maison éclairée par une lune lumineuse représentée sur un fond de ciel bleu intense et sombre. Ils sont en confiance attendant l’aurore annoncée par l’ange blanc qui traverse le ciel.
L’accent de ce psaume pénitentiel et de confiance en Dieu est double : d’une part il est placé sur la profonde misère humaine et, d’autre part, sur la forte espérance du priant en la puissance de miséricorde de Dieu.
Le texte biblique
Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur,
Seigneur, écoute mon appel ! * Que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière !
Si tu retiens les fautes, Seigneur Seigneur, qui subsistera ? *
Mais près de toi se trouve le pardon pour que l’homme te craigne.
J’espère le Seigneur de toute mon âme ; * je l’espère, et j’attends sa parole.
Mon âme attend le Seigneur plus qu’un veilleur ne guette l’aurore. * Plus qu’un veilleur ne guette l’aurore,
attends le Seigneur, Israël. Oui, près du Seigneur, est l’amour ; près de lui, abonde le rachat. *
C’est lui qui rachètera Israël de toutes ses fautes.
Ps 129/130, 1-8
Commentaires
Commentaire de saint Augustin : l’espérance du pécheur
Espérons dans la miséricorde de celui qui veut nous racheter, qui le peut seul parce que seul il est sans péché.
Nous présumons, mes frères, que vous veillez non seulement des yeux du corps, mais aussi des yeux de l’âme, et dès lors nous devons chanter avec intelligence : « Du fond de l’abîme, Seigneur, j’ai crié vers vous; Seigneur, exaucez ma voix ».
Ces paroles sont d’une âme qui s’élève, et dès lors appartiennent aux cantiques des degrés.
Chacun de nous doit donc examiner dans quel abîme il est descendu, et d’où il doit crier vers le Seigneur.
Jonas cria du fond de l’abîme, du sein de la baleine Non seulement il était sous les flots, mais dans les entrailles d’un monstre marin : et ni ces abîmes, ni ces entrailles, n’empêchèrent sa prière de s’élever jusqu’à Dieu, et le ventre de la baleine ne ferma point le passage à sa voix suppliante.
Sa prière pénétra tout, brisa tout, et arriva aux oreilles de Dieu, si l’on peut dire, néanmoins, qu’elle brisa tout pour arriver aux oreilles de Dieu, quand le Seigneur avait les oreilles dans le coeur du Prophète suppliant.
Où, en effet, Dieu n’est-il point présent pour le fidèle qui l’invoque ?
[..]
Or, d’où vient l’espérance?
[..]
Si vous n’étiez enclin à pardonner, si vous ne vouliez être qu’un juge sans miséricorde, examiner, rechercher toutes les iniquités, qui pourrait subsister ? qui pourrait se tenir en votre présence, et vous dire: Je suis innocent?
Ecoute de quelle loi il s’agit, si tu n’as compris encore qu’il est question de la loi de charité «Portez mutuellement vos fardeaux », dit l’Apôtre, « et de la sorte vous accomplirez la loi du Christ.
Quels hommes portent mutuellement leurs fardeaux, sinon ceux qui ont la charité?
Ceux qui n’ont point la charité sont à charge à eux-mêmes, tandis que les hommes charitables se supportent mutuellement. Un homme te blesse et te demande pardon; lui refuser ce pardon, c’est ne point porter le fardeau de ton frère; lui pardonner, c’est le porter dans son infirmité.
Rendons gloire à Dieu
Sans fin, je veux te rendre grâce, car tu as agi.
J’espère en ton nom devant ceux qui t’aiment : oui, il est bon !
Ps 51,11