En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La croix glorieuse
Christ souriant, château de Javier, 13e siècle, Espagne
Christ de Javier (Espagne)
C’est dans le château de Javier, près de Pampelune, que naquit saint François Xavier. Dans la chapelle ce trouve ce crucifix connu sous le nom de Christ souriant ; il est en bois de noyer.
Peu de crucifix montrent Jésus souriant, une tradition locale prétend que celui-ci transpira du sang le jour ou François Xavier expira à Sancian, le regard tourné vers la Chine, le 3 décembre 1552.
Le sourire
Mystère d’un sourire, d’une joie qui traverse l’épreuve de la mort sur la croix. Jésus lui-même, le premier a vécu le mystère de cette joie qui ne peut être une joie humaine : une joie que même la mort ne peut arrêter. Jésus sourit comme pour montrer que sa divinité assume et traverse la crucifixion.
« Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera » (Jean 16, 22).
O Christ de Xavier,
Ton visage m’attire, m’étonne et m’émerveille,
profondeur où puisent tes pensées.
De la mort tu fais la vie,
des ténèbres la lumière,
de la souffrance la joie.
Tu as appris à François Xavier,
tu nous apprends maintenant
que notre vie est gagnée
quand nous l’avons toute perdue.
Ton sourire nous trace
un chemin de confiance,
de l’amour universel
au pardon sans limite.
Il nous appelle à te chercher toujours.
Au secret de ta face,
dans l’infini de ton sourire
et de tes bras ouverts,
je ne trouve que l’amour.
(d’un frère jésuite espagnol)
Le texte biblique
Lecture du psaume 77
Nous avons entendu et nous savons
ce que nos pères nous ont raconté ;
nous le redirons à l’âge qui vient,
les titres de gloire du Seigneur.
Quand Dieu les frappait, ils le cherchaient,
ils revenaient et se tournaient vers lui :
ils se souvenaient que Dieu est leur rocher,
et le Dieu Très-Haut, leur rédempteur.
Mais de leur bouche ils le trompaient,
de leur langue ils lui mentaient.
Leur cœur n’était pas constant envers lui ;
ils n’étaient pas fidèles à son alliance.
Et lui, miséricordieux,
au lieu de détruire, il pardonnait.
Il se rappelait : ils ne sont que chair,
un souffle qui s’en va sans retour.
Ps 77
Commentaires
lecture d’une homélie de Jean Chrysostome
“Voulez-vous connaître un autre effet remarquable de la Croix?
Elle nous a ouvert en ce jour le paradis fermé depuis cinq mille ans et plus : car c’est en ce jour, à cette heure, que Dieu y a introduit le bon larron, nous apprenant ainsi deux choses bien importantes, savoir, que le ciel était ouvert et qu’un larron y avait été reçu.
Aujourd’hui le Seigneur nous a rendu notre antique patrie, aujourd’hui, il nous a ramenés dans la cité de nos pères et il a ouvert un asile à toute la nature humaine. Aujourd’hui, dit-il, tu seras avec moi en paradis. (Lc 23,43) Que dites-vous, ô mon Sauveur? Vous êtes crucifié, attaché avec des clous, et vous promettez le paradis?
Sans doute, nous répond-il, car je veux vous apprendre quelle puissance j’ai sur la croix.
Pour vous distraire du triste spectacle de la croix par la puissance du Crucifié, il opère sur la croix même ce miracle qui manifeste le plus sa vertu surnaturelle.
Ce n’est pas en ressuscitant les morts, en commandant aux vents et à la mer, en mettant en fuite les démons, mais sur la croix, alors qu’il était percé de clous, couvert d’outrages, de crachats, d’insultes, accablé d’opprobres, qu’il peut changer l’âme perverse du larron ; et afin que de toutes parts éclatât sa puissance, il ébranlait en même temps la nature entière, il brisait les rochers, il attirait et glorifiait l’âme du bon larron plus dure que la pierre, car il lui dit : Aujourd’hui tu seras avec moi en paradis.”
Saint Jean Chrysostome.(-407), Homélie sur la Croix et le larron, 1 : PG 49,399-401,