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Centre d'enseignement de théologie à distance

La nativité de la Vierge

Jean Restout (1692-1768), la naissance de la Vierge, église st honoré d’Eylau, Paris

 

Jean Restout 

Jean Restout est un brillant peintre religieux du 18e siècle, qui fut a la fin de sa carrière le directeur de l’Académie.

On sait qu’il fut proche des idées jansénistes, en un temps où les polémiques agitaient fortement les esprits.

Pierre de Berulle (1575-1629), le culte marial

Nous regardons le tableau de la nativité de la Vierge qui appartient à un ensemble du décor peint de la chapelle du séminaire de saint Sulpice, où l’enseignement, à la suite de Pierre de Bérulle, accordait une place importante au culte marial. Le décor axé sur l’histoire de la Vierge avait été commencé au siècle précédent par Le Brun, Le Sueur et Jouvenet. Quatre nouveaux tableaux furent commandés à Restout : naissance de la Vierge, Purification de la Vierge, le prophète Ezéchiel et la vision d’Isaïe.

La nativité de la Vierge


La scène se déroule dans un intérieur modeste. Le groupe principal est placé sur une sorte d’estrade.

Admiré par quatre femmes qui l’entourent, le bébé Marie occupe le centre du tableau, posé sur un linge blanc éclatant.

Joachim au sommet de la pyramide semble les protéger.

Sur la droite une servante sèche des langes devant la cheminée, détail anecdotique emprunté à certaines représentations de la Sainte Famille du 17e siècle.

A gauche dans le fond on aperçoit Anne alitée, qui les yeux levés au ciel, rend grâce.

 

Le texte biblique

Lecture du psaume 12

 

Moi, je prends appui sur ton amour ;
que mon cœur ait la joie de ton salut !

Je chanterai le Seigneur
pour le bien qu’il m’a fait.

Ps 12, 6

Commentaires

Les Ecritures

ne disent rien de Marie avant l’épisode de l’Annonciation.

La tradition de la naissance de la Vierge

prend sa source dans des textes non canoniques : le protévangile de Jacques ou l’évangile de la nativité de Marie.

Selon la légende, le protévangile de Jacques aurait été écrit par Jacques le Juste, premier évêque de Jérusalem. Rédigé vers la fin du 2e siècle, il raconte qu’Anne était stérile, et que Joachim, honteux, s’était retiré dans le désert pour jeûner pendant 40 jours. Un ange annonça alors à Anne et à Joachim qu’elle donnerait naissance à un enfant. La naissance de Marie est donc annoncée comme miraculeuse.

 

L’Evangile de la nativité de Marie,

est une texte adapté du précédent vers le 6ème siècle, dont on ne  connaît pas le véritable auteur, mais qui reflète les croyances et les dévotions populaires de l’époque.

Ces deux textes furent compilés au 13e siècle par le dominicain Jacques de Voragine dans sa fameuse Légende Dorée.

Fête mariale

La nativité de la Vierge Marie est l’une des plus anciennes fêtes mariales. Elle est de longue tradition dans les églises orientales et plus récente dans l’Eglise de Rome, instituée au 7e siècle par le pape Serge 1er.

En France la fête de la nativité de Marie porta longtemps le nom de Notre Dame Angevine car celle-ci était apparue à Saint Maurille, évêque d’Angers, pou lui demander d’instituer une fête en France.

L’évêque Maurille

En 430, un an avant le concile d’Ephèse, Maurille, venu au pied d’un coteau pour prier dans la solitude, eut cette apparition racontée dans les chroniques de l’époque :  « Maurille, évêque d’Angers, était en ce lieu, quand il se vit tout à coup environné d’une lumière céleste. C’était la Très Sainte Vierge, tenant en ses bras son divin Enfant, qui daignait lui apparaître, dans un peuplier. Elle dit à son dévot serviteur que la volonté de Dieu et le bon plaisir de son divin Fils étaient qu’il établît en son diocèse une fête solennelle du jour de sa sainte naissance, le 8 de septembre. C’est en Anjou que cette fête a commencé à être célébrée… »

 

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Lecture d’un sermon de saint Bernard sur la nativité de Marie


« La naissance la Marie annonce, comme celle de Jean Baptiste, la venue de Jésus.

« Du plus profond de nos entrailles, vénérons Marie : telle est la volonté de Celui qui a voulu que nous ayons tout par Marie. Tu craignais d’approcher le Père ? Il t’a donné Jésus pour médiateur. Que n’obtiendrait un tel Fils auprès d’un tel Père ? Aurais-tu peur encore de ce Fils ? Il est ton frère, il est ta chair, tenté en tout hormis le péché, pour qu’il devienne miséricordieux.

C’est Marie qui te l’a donné pour frère. Mais peut-être crains-tu tout de même en lui sa majesté divine, car même s’il s’est fait homme, il n’en demeure pas moins Dieu ?

Alors veux-tu un avocat auprès de lui ? Recours à Marie. En Marie, assurément, l’humanité est pure, non seulement pure de toute souillure, mais humanité pure et simple. »

 

Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153) – Sermon sur la Nativité de la Vierge estraits)

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