En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Pâques, la Résurrection
Maurice Denis, 1870-1943, le mystère de Pâques, 1891, Art Institute of Chicago
Maurice Denis est un peintre français chrétien du début du 20e siècle. Il habite et travaille durant presque toute sa vie à Saint Germain en Laye. Avec Paul Serusier ou Gauguin, il est à la recherche de nouvelles solutions esthétiques. Le groupe des Nabis se forme et il en fait partie.
D’abord synthétique et symbolique, un temps proche de l’Art Nouveau, sa peinture s’oriente ensuite vers un classicisme renouvelé. Il fondera avec George Desvallières les Ateliers d’art sacré en vue de renouveler l’art chrétien.
Maurice Denis évoque ici la résurrection par un beau matin de printemps, dans le jardin de sa maison du prieuré à Saint Germain en Laye, qu’on aperçoit au fond.
Pour lui la résurrection qui est d’abord visible dans la nature, est la révélation divine et l’appel à la sanctification.
Chrétien convaincu, il ne célèbre pas seulement la nature renaissante. Son tableau « mystère de Pâques » célèbre bien la création, mais saisie dans la résurrection du Christ éternellement présent, et pour l’exprimer il associe deux espaces temporels différents que seul le mystère pascal peut unir.
au premier plan, Maurice Denis montre une procession de trois femmes, portant le deuil, voit surgir du tombeau un homme jeune leur annonçant la résurrection du Seigneur. Elles se prosternent
plus loin, derrière le village, une procession de femmes vêtues de blanc, traverse le jardin du prieuré. Ce sont des figures de communiantes, symboles de l’âme ou figures de baptisés, elles s’avancent vers une main surgie de nulle part leur tendant une hostie blanche, motif issu d’un portail roman.
Le texte biblique
Le sabbat terminé, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des parfums pour aller embaumer le corps de Jésus.
De grand matin, le premier jour de la semaine, elles se rendent au tombeau dès le lever du soleil.
Elles se disaient entre elles : « Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ? »
Levant les yeux, elles s’aperçoivent qu’on a roulé la pierre, qui était pourtant très grande.
En entrant dans le tombeau, elles virent, assis à droite, un jeune homme vêtu de blanc. Elles furent saisies de frayeur.
Mais il leur dit : « Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. Voici l’endroit où on l’avait déposé.
Et maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre : “Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l’a dit.” »
Mc 16,1-7
Commentaires
«De grand matin», dit saint Luc; «le matin, quand les ténèbres régnaient encore», dit saint Jean.
Saint Marc exprime la même pensée, en disant: «De grand matin, le soleil étant déjà levé», c’est-à-dire, lorsque le soleil commençait à blanchir du côte de l’Orient, c’est ce qui a lieu à l’approche du lever du soleil, on donne à ces premières lueurs le nom d’aurore.
Saint Jean a donc pu dire sans contradiction: «Quand les ténèbres régnaient encore, car lorsque le jour paraît, les ténèbres se dissipent insensiblement et disparaissent à mesure que le soleil se lève sur l’horizon». Ces paroles: «Le soleil étant déjà levé», ne veulent pas dire qu’il dardait pleinement ses rayons sur la terre, mais qu’à mesure qu’il approchait, il commençait à blanchir et à éclairer le ciel de ses rayons naissants. »
Saint Augustin (354-430), Accord des évangélistes, livre 3