En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Carême avec st Joseph (7)
Le Greco, saint Joseph, 1597-99, chapelle saint Joseph, Tolède.
Ce tableau a été réalisé par Le Greco pour le maître autel de la chapelle San José à Tolède. Il faisait partie d’un ensemble de trois retables, saint Martin donnant son manteau et La Vierge avec des saints.
La chapelle était dédiée à Saint Joseph, saint préféré de sainte Thérèse, qui l’appelait « le père de mon âme ».
Cette peinture de saint Joseph est un des premiers exemples européens de l’art européen représentant Joseph comme le personnage principal d’un œuvre picturale. Sa silhouette élancée au premier plan le décrit comme un voyageur qui protège et guide l’enfant Jésus. Le petit étreint son père par la taille, tandis que son père l’entoure de sa main gauche. Joseph tient dans sa main droite un grand bâton de voyageur. Il ressemble à un jeune homme, comme l’idéologie catholique du 16e siècle le préconisait à la suite du Concile de Trente.
Il fait preuve d’un amour paternel pour l’enfant et il est couronné par des anges qui dansent dans des positions contorsionnées dans le haut du retable avec des lauriers, des fleurs colorées et joyeuses et des lys.
A l’arrière plan, la ville de Tolède dont le Greco présente les principaux monuments.
Les fonds sont vert, bleu et gris donnent une atmosphère fantomatique et dramatique, que soulignent les nuages sombres d’un orage. Les vêtements de Joseph et Jésus, rouge et jaune, n’en ressortent que mieux pour souligner qu’ils sont acteurs de la venue du Salut annoncé.
Méditation du Pape François :
Dans « L’ombre du père », l’écrivain polonais Jan Bobraczynskix a raconté la vie de saint Joseph sous la forme d’un roman. Avec l’image suggestive de l’ombre, il définit la figure de Joseph qui est pour Jésus l’ombre sur la terre du Père céleste. Il le garde, le protège, ne se détache jamais de lui pour suivre ses pas, comme Dieu suivait son peuple au désert.
On ne naît pas père, on le devient. Non seulement avec la naissance d’un enfant, mais aussi quand on assume la responsabilité de la vie d’un autre.
Dans notre société aujourd’hui, les enfants semblent souvent être orphelins de père. Même l’Eglise a besoin de pères. Chaque prêtre, chaque évêque devait pouvoir dire avec Paul « par l’annonce de l’Évangile, c’est moi qui vous ai donné la vie dans le Christ Jésus ». (1 Co 4,15)
Etre père signifie introduire l’enfant à l’expérience de la vie et de la réalité, le rendre capable de choix, de liberté, de départs.
Joseph est appelé « chaste » époux, ce qui renvoie à une attitude qui exprime le contraire de la possession. L’amour qui veut posséder devient à la longue dangereux, rend malheureux. La logique de l’amour est toujours une logique de liberté, et Joseph a su aimer de manière extraordinairement libre.
Le texte biblique
Tu l’as vu aussi dans le désert : le Seigneur ton Dieu t’a porté, comme un homme porte son fils, tout au long de la route que vous avez parcourue jusqu’à votre arrivée en ce lieu
Dt 1,31
Commentaires
« Vivre d’Amour, c’est donner sans mesure
Sans réclamer de salaire ici-bas
Ah ! sans compter je donne étant bien sûre
Que lorsqu’on aime, on ne calcule pas !…
Au Cœur Divin, débordant de tendresse
J’ai tout donné… légèrement je cours
Je n’ai plus rien que ma seule richesse
Vivre d’Amour.
Vivre d’Amour, c’est bannir toute crainte
Tout souvenir des fautes du passé.
De mes péchés je ne vois nulle empreinte,
En un instant l’amour a tout brûlé…..
Flamme divine, ô très douce Fournaise !
En ton foyer je fixe mon séjour
C’est en tes feux que je chante à mon aise :
« Je vis d’Amour !… »
Vivre d’Amour, c’est naviguer sans cesse
Semant la paix, la joie dans tous les cœurs
Pilote Aimé, la Charité me presse
Car je te vois dans les âmes, mes soeurs
La Charité voilà ma seule étoile
A sa clarté je vogue sans détour
J’ai ma devise écrite sur ma voile :
« Vivre d’Amour. »
Sainte Thérèse de Lisieux, (1873-1897), Vivre d’amour, poésie 17