En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Le carême avec st Joseph (2)
Bartolomé Esteban Murillo (1617-1882), la sainte famille à l’oiseau, 1650, musée du Prado
Murillo est un peintre espagnol, un des principaux représentants su siècle d’or du 17e siècle, avec Velázquez, Zurbaran ou Ribera. L’essentiel de ses œuvres sont des sujets religieux.
Il vécut à Séville où il connut un grand succès. Les Franciscains lui demandèrent de décorer leur cloître, ce fut le début de sa notoriété.
Il s’attache à représenter la vie quotidien, simple, proche de la pauvreté franciscaine.
Le tableau représente saint Joseph en « pater familias » qui a quitté son atelier dont on distingue l’établi, le rabot et la scie. Il joue avec son enfant qui montre un oiseau à un petit chien. Une lumière oblique les éclaire vivement.
Marie est à l’arrière plan dans l’ombre, elle aussi a arrêté son travail pour partager la scène. Elle filait la laine, un tour devant elle, un panier rempli d’écheveaux à ses pieds.
Tout respire la simplicité de la vie simple et familiale.
La tendresse et la fraîcheur de la scène convient le spectateur à ne jamais perdre confiance dans les adversités de la vie et à préserver l’émerveillement de l’enfance qui redonne une confiance sans réserve en l’avenir
Méditation du Pape François :
Joseph a vu Jésus grandir jour après jour, tout comme le Seigneur avait fait avec Israël. « C’est moi qui lui apprenais à marcher, en le soutenant de mes bras. Je le guidais avec humanité, par des liens d’amour ; je le traitais comme un nourrisson qu’on soulève tout contre sa joue ; je me penchais vers lui pour le faire manger» (Os 11,3-4)
Jésus a vu en Joseph la tendresse de Dieu « comme la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint » Ps 102,13.
Joseph aura sûrement entendu retentir dans la synagogue, durant la prière des psaumes que le Dieu d’Israël est un Dieu de tendresse « la bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse, pour toutes ses œuvres. »Ps 144,9
L’histoire du salut s’établit en espérant contre toute espérance, à travers nos faiblesses, ce qui fait dire à Paul : « Et ces révélations dont il s’agit sont tellement extraordinaires que, pour m’empêcher de me surestimer, j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour empêcher que je me surestime. Par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. Mais il m’a déclaré : Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » (2 Cor 12, 7-9)
Si telle est la perspective de l’économie du salut, alors nous devons apprendre à accueillir notre faiblesse avec une profonde tendresse.
Le Malin nous pousse à regarder notre fragilité avec un jugement négatif. Au contraire l’Esprit la met en lumière avec tendresse. La tendresse est la meilleure manière de toucher ce qui est fragile en nous. Il est donc important de rencontrer la miséricorde de Dieu, de se laisser accueillir, de se laisser pardonner.
La volonté de Dieu, son histoire, son projet passent aussi à travers la préoccupation de Joseph qui nous enseigne qu’avoir foi en Dieu comprend également le fait de croire qu’il peut agir à travers nos peurs, nos fragilités, notre faiblesse. Il nous enseigne que, dans les tempêtes de la vie, nous ne devons pas craindre de laisser à Dieu le gouvernail de notre bateau. Parfois nous voudrions tout contrôler, mais lui regarde toujours plus loin.
Le texte biblique
Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.
Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.
Lc 2, 51-52
Commentaires
« Le plus grand se soumet au plus petit. Jésus, en effet, voyant Joseph plus avancé que lui en âge le traita comme un père, lui accordant l’honneur qu’on accorde à ses parents, donnant ainsi à tous les enfants un exemple de soumission à leurs parents… Joseph comprenait bien , je pense, la supériorité de Jésus malgré sa soumission, et c’est en tremblant qu’il lui commandait…. Il arrive parfois que le sujet dépasse son supérieur en mérite. S’il arrive qu’un personnage placé à un rang supérieur se rende compte d’une telle situation, qu’il ne s’élève pas d’orgueil à cause de sa dignité officielle, mais qu’il reconnaisse l’avantage de son sujet, comme cela arriva lorsque Jésus fut soumis à Joseph.”
Origène (185-253), Homélies sur Luc (233-234)