En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Le Carême avec st Joseph (1)
Le CETAD propose de cheminer tout ce temps de carême avec saint Joseph à la suite du Pape François. Dans sa lettre apostolique « Patris Corde », François a voulu lui consacrer l’année 2021, à l’occasion des 150 ans de sa déclaration comme patron de l’Eglise par le pape Pie IX, le 8 décembre 1870,
François livre ses réflexions personnelles sur cette figure extraordinaire, si proche de la condition humaine de chacun d’entre nous.
Nous pouvons trouver en Joseph l’homme qui passe inaperçu, l’homme de la présence quotidienne, discrète et cachée, un intercesseur, un soutien et un guide dans les moments difficiles.
Pendant ce carême, en 7 étapes nous méditerons sur la figure paternelle de Joseph.
Hanania al-musawwer, icône du couronnement de saint Joseph, 1719 – monastère saint-Jean-Baptiste à Khenchara
Dans l’art paléochrétien et byzantin, Joseph est uniquement représenté dans les scènes de l’enfance de Jésus. En Occident, le culte de saint Joseph prend un essor rapide à partir du 15e et le pape Sixte IV introduisit cette fête au calendrier liturgique romain en 1481.
Saint Ignace de Loyola (1491-1556) et sainte Thérèse d’Avila (1515-1582) jouèrent un rôle important pour la propagation de ce culte. Installés à Alep au 17e les Jésuites et les Carmes propagèrent le culte de saint Joseph.
Joseph est représenté assis. Il a les traits d’un vénérable vieillard aux cheveux longs. La tradition byzantine considère que Joseph aurait épousé Marie étant veuf et déjà âgé.
Il est vêtu d’une robe bleue fermée sur l’encolure par une fibule, et d’une cape ample de couleur violacée.
Joseph enlace l’enfant de la main gauche et tient un lys de la main droite.
Jésus est debout sur le genou de son père adoptif, il le regarde fixement. Il pose sa main droite sur son épaule et de l’autre main il pose sur la tête de Joseph une couronne de laurier. Le thème du couronnement de Joseph a été popularisé par les Jésuites, et rappelle le couronnement de la Vierge, bien qu’il s’agisse ici d’une couronne de fleurs
Jésus porte une tunique orange qui laisse entrevoir une chemise en voile transparent.
On peut lire au bas de l’icône ; « donnée par le diacre Ysuf, fils de Faddoul Arcache pour le monastère de saint Jean-le-Pécurseur dans le village de Chouer, circonscription de Beyrouth (province) de Damas, année 1719 de l’ère chrétienne »
Méditation du Pape François :
Les deux évangélistes qui ont mis en relief la figure de Joseph, Matthieu et, dans une moindre mesure, Luc, disent peu sur lui, mais suffisamment pour que nous le connaissions, le comprenions. Quel genre de père a-t-il été et quelle mission a-t-il reçu ?
C’était un charpentier modeste, un homme juste, toujours prêt à accomplir la volonté de Dieu. Il eut le courage d’assumer la paternité de Jésus.
La première caractéristique soulignée par François est que Joseph est un père aimé.
La grandeur de saint Joseph consiste dans le fait qu’il a été l’époux de Marie et le père adoptif de Jésus. Ainsi « il se mit au service de tout le dessin salvifique » (St Jean Chrysostome).
Joseph a fait de sa vie un service.
En raison de son rôle dans l’histoire du salut, Joseph est un père qui a toujours été aimé par le peuple chrétien.
En tant que descendant de David, la racine dont venait de germer Jésus selon la promesse faite à David par le prophète Nathan, et comme époux de Marie de Nazareth, il est la charnière qui unit l’Ancien et le Nouveau Testament.
Le texte biblique
Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Ils se disaient : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »
Lc 4, 22
Commentaires
« Je pris pour avocat et pour protecteur le glorieux saint Joseph et je me recommandai très à instamment à lui. Son secours éclata d’une manière visible.
Ce père et protecteur de mon âme me tira de l’état où languissait mon corps, comme il m’a arrachée à des périls plus grands d’un autre genre, qui menaçaient mon honneur et mon salut éternel. Je ne me souviens pas de lui avoir jamais rien demandé, jusqu’à ce jour, qu’il ne me l’ait accordé. C’est chose admirable que les grâces insignes dont Dieu m’a comblée, et les dangers, tant de l’âme que du corps, dont il m’a délivrée par la médiation de ce bienheureux saint !
Le Très-Haut donne grâce, semble-t-il, aux autres saints pour nous secourir dans tel ou tel besoin ; mais le glorieux saint Joseph, je le sais par expérience, étend son pouvoir à tous. Notre Seigneur veut nous faire entendre par là que, de même qu’il lui fut soumis sur cette terre, reconnaissant en lui l’autorité d’un père et d’un gouverneur, de même il se plaît encore à faire sa volonté dans le ciel, en exauçant toutes ses demandes. C’est ce qu’ont vu comme moi, par expérience, d’autres personnes auxquelles j’avais conseillé de se recommander à ce protecteur ; aussi le nombre des âmes qui l’honorent commence-t-il à être grand, et les heureux effets de sa médiation confirment de jour en jour la vérité de mes paroles.
Je déployais pour sa fête tout le zèle dont j’étais capable, plus par vanité que par esprit intérieur. Je voulais qu’elle se célébrât avec la pompe la plus solennelle et avec la plus élégante recherche. En cela mon intention était droite, il est vrai, mais voici le côté fâcheux : au moindre petit bien accompli avec le secours de la grâce divine, je mêlais des imperfections et des fautes sans nombre, tandis que pour le mal, la recherche et la vanité, je trouvais en moi une adresse et une activité admirables. Plaise au Seigneur de me le pardonner ! »
Thérèse d’Avila (1515-1582), Livre de la vie 6, 6-8