En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Qui est le plus grand ?
Macha Chmakof, qui est le plus grand ? (coll part)
Macha Chmakoff est une peintre contemporaine qui a fait des études de langues, de psychologie et de théologie. Elle exerce ses deux métiers de peintre et de psychanalyste.
Sa peinture réalisée au couteau et à partir de pigments broyés par ses soins, évoque une vie silencieuse, approchant le mystère de la Révélation, tentant de communiquer une réalité qui va au-delà du regard.
Sa peinture est peu descriptive, mais plutôt à la limite de la figuration. Chaque spectateur est invité à faire sa propre interprétation en fonction de sa personnalité et de lecture qu’il fait d’un texte biblique !
Ici elle suggère les attitudes des apôtres qui veulent se comparer les uns aux autres, chacun pensant être le plus grand, le plus méritoire, le plus proche de Jésus afin d’être capable de faire des miracles en son nom. Chaque personnage donne l’impression de vouloir se hisser plus haut que l’autre !
Le texte biblique
Une discussion survint entre les disciples pour savoir qui, parmi eux, était le plus grand.
Mais Jésus, sachant quelle discussion occupait leur cœur, prit un enfant, le plaça à côté de lui
et leur dit : « Celui qui accueille en mon nom cet enfant, il m’accueille, moi. Et celui qui m’accueille accueille celui qui m’a envoyé. En effet, le plus petit d’entre vous tous, c’est celui-là qui est grand. »
Jean, l’un des Douze, dit à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser des démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il ne marche pas à ta suite avec nous. »
Jésus lui répondit : « Ne l’en empêchez pas : qui n’est pas contre vous est pour vous. »
Lc 9 46-50
Commentaires
Jésus et ses disciples sont sur la route qui les mène à Jérusalem. Jésus continue à les former, formation toujours plus nécessaire, ceux ci témoignant une grande incompréhension devant la Passion à venir et leur propre rôle de disciple.
La rivalité s’installe entre eux et chacun veut être le plus grand aux yeux de Jésus.
Mais Jésus réplique en deux temps.
Il place près de lui un enfant, un être qui dans la mentalité juive est plus que mineur, un méprisé. Puis tire la leçon de son geste. Ce qui est tenu pour méprisable aux yeux des hommes, est la vraie grandeur aux yeux de Dieu. Pour accueillir Dieu, il faut accueillir son envoyé, que la Passion rendra méprisable à vue humaine. Et pour s’y préparer il faut accueillir ce qui est le plus humble dans la société. Les disciples ne comprennent pas, les échelles de valeur des hommes et de Dieu sont différentes.
Puis Jésus s’en prend au manque de tolérance de ses disciples. Jean de Zebédée refuse qu’un homme n’appartenant au cercle des disciples pratique des exorcismes au nom de Jésus , exerçant ainsi des pouvoirs qu’ils ont eux-mêmes reçus et qu’ils n’arrivent pas toujours à mettre en œuvre. Jésus, utilisant un proverbe, demande une attitude de tolérance à l’égard d’autres chrétiens appartenant à des communautés différentes.