En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
S’aimer les un les autres
Georges Seurat, (1859-1891), Un dimanche après-midi à l’île de la Grande Jatte , 1884-1886, !Art Institute of Chicago.
Ce tableau peint sur les bords de Seine entre Neuilly et Levallois Perret, est l’œuvre la plus connue de Georges Seurat. c’est l’exemple même la technique du pointillisme.
On y voit un grand nombre de parisiens venus se promener calmement sur les rives de la Seine. Seurat décrit méticuleusement le parc, la Seine, la verdure, les arbres projetant leur ombre. Les personnages qui se promènent sont variés, leurs silhouettes sont parfaitement rendues tant dans leur forme que de leurs couleurs, en correspondance avec les théories des couleurs de Michel Eugène Chevreul (1786–1889) qui intéressent beaucoup les peintres à l’époque, à l’origine de la technique du pointillisme.
Les promeneurs profitent du dimanche pour échapper à la chaleur de la ville, à l’ombre des arbres. Tous, flâneurs, pécheurs, musiciens, enfants semblent vivre en harmonie, aucune agressivité exprimée, bonne entente des personnes bien différentes, l’amitié leur donne la joie de vivre.
Le texte biblique
Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.
Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.
Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.
Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.
Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître.
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera.
Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres.
Jn 15,9-17
Commentaires
Cette partie du discours de Jésus dans l’évangile de Jean s’adresse aux seuls disciples qui ont fait le bon choix. Les mots amour /aimer reviennent comme un leitmotiv tout au long de ce passage.
Comme il l’avait déjà dit, Jésus aime jusqu’au bout, il invite ses disciples à se greffer sur le mème amour.
« Comme mon père vous a aimé, je vous ai aimés » : la restitution du don se fait à destination d’un autre que celui qui est à la source de l’amour donné, l’amour du Père est dirigé vers les disciples. De même la réponse des disciples à l’amour de Jésus pour eux doit se porter sur leurs frères.
Il n’y a pas de réciprocité directe, il s’agit de répandre un amour sans limite.
Ici Jean va plus loin, l’amour qui lie le Père et le Fils s’exprime sur la croix et fonde la nouvelle communauté. Ici la menace du châtiment n’a plus lieu d’être, les adversaires ont disparu pour ne laisser place qu’aux amis, ceux qui ont été choisis et qui ont choisi.
Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Le texte grec parle de « déposer sa vie », en signe d’amour et de service comme Jésus avait déposé son vêtement lors du lavement des pieds. Donner sa vie, c’est déposer son vêtement, son égoïsme, son souci de soi-même, pour se mettre au service d’autrui.
Comment reconnaître ses amis : ce sont ceux qui font ce que Jésus leur demande, c’est à dire qui s’aiment les uns les autres. L’amour revêt une exigence concrète, une fidélité dans les actes. De serviteurs, les disciples sont devenus amis. Jésus leur a fait partager,la connaissance du Père.