En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Le berger, Père et Fils
Icône du bon berger, Bessarabie, anonyme, 18e siècle
La Moldavie, est un pays d’ Europe orientale situé entre la Roumanie et l’Ukraine
Le patrimoine historique et architectural est essentiellement constitué par des monastères et églises, des citadelles médiévales, et les icônes qui les habitent.
L’art de l’icône est très ancien dans ce pays, dans la tradition byzantine. Les icônes moldaves remontent d’avant le 15e siècle, et se développent largement en utilisant des couleurs plus vives. Dans la Bessarabie (province de la Moldavie) du 17e et 18e siècle de nombreuses icônes populaires apparaissent.
Jésus occupe toute la hauteur de l’icône.
Son visage est doux, humain : esquisse-t-il un sourire ? Bonheur de prendre soin de ses brebis. Ses yeux sont grand ouverts, il observe partout pour ne laisser tomber aucune brebis.
La brebis qu’il porte sur ses épaules semble l’écouter avec attention, heureuse d’être avec Jésus, qui la tient fermement par les quatre pattes, elle est en sécurité.
Jésus porte une superbe robe rouge, toute simple qui épouse les formes de son corps. L’auréole qui entoure son visage reprend le rouge de sa robe. Son humanité irradie, sa divinité se fait voir.
Un manteau bleu l’enveloppe comme une mandorle, mystère de Jésus, homme et Dieu : Père et Fils ne font qu’un.
Nous restons bouleversés par cette image de Jésus bien humain, protecteur et pourtant le Tout-Autre.
Le texte biblique
Alors arriva la fête de la dédicace du Temple à Jérusalem. C’était l’hiver.
Jésus allait et venait dans le Temple, sous la colonnade de Salomon.
Les Juifs firent cercle autour de lui ; ils lui disaient : « Combien de temps vas-tu nous tenir en haleine ? Si c’est toi le Christ, dis-le nous ouvertement ! »
Jésus leur répondit : « Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais, moi, au nom de mon Père, voilà ce qui me rend témoignage.
Mais vous, vous ne croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis.
Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père.
Le Père et moi, nous sommes UN. »
Jn 10,22-30
Commentaires
Les disciples continuent de questionner Jésus sur son identité.
Jésus s’est révélé comme berger, ce qui est la figure traditionnelle du messie davidique.
Mais Jésus reste prudent, car le titre de Messie recouvre à cette époque des interprétations très variées, avec une dominante de puissance militaire.
Jésus ne répond pas directement et souligne ce qu’il a fait : guérison de l’aveugle d’abord.
Les miracles étaient considérés comme les signes par lesquels le Messie ferait se reconnaître.
Jean reprend le thème du berger et de son troupeau, que nous avons lu ces derniers jours. Il insiste sur les brebis que le Père lui a données. La reconnaissance et l’accueil du Messie restent toujours un don de Dieu.
Jésus explique le mystère de sa relation avec le Père. Dieu est le maître du troupeau qu’il confie à son Fils. Jésus se présente sous l’autorité de son Père, et notre passage se termine avec la révélation ultime : Le Père et moi, nous sommes UN. »
Jamais, Jésus n’était allé si loin pour exprimer son intimité et sa communion avec le Père.
Cette formule sera au coeur du Concile de Chalcédoine pour affirmer la divinité de Jésus.
Cela scandalisera les Juifs au point qu’ils veulent le lapider.