En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Dieu punit David
Joseph-Marie Vien, 1716-1809, David se résigne à la volonté du Seigneur qui a frappé son royaume de la peste, 1743 , Ecole Nationale des Beaux Arts, Paris
Joseph-Marie Vien est un peintre, dessinateur, graveur français, initiateur du néoclassicisme ouvrant la voie à ses élèves Jacques-Louis David (1748-1825) et François-Xavier Fabre (1766-1837).
Il vécut 92 ans et ainsi a traversé les règnes de Louis XV et de Louis XVI, la Révolution, le Consulat et l’Empire.
Né dans une famille d’artisans du quartier Sainte-Anne, le jeune enfant manifesta précocement des dons pour le dessin. Conscient de ses progrès, son entourage accepte sa vocation de peintre et son départ pour Paris en 1740.
Son travail acharné le conduit à remporter le Prix de Rome et à gagner Rome en 1745. A son retour à Paris en 1750, son style naturaliste heurte la sensibilité de ses contemporains tout comme il en enthousiasme d’autres. Il doit attendre 1755 pour être reçu académicien.
A partir de cette date, les succès se multiplient. il devient Premier peintre du roi en 1789.
Nous voyons ici une peinture de ses débuts. Il était monté depuis Montpellier à Paris. Il fut l’élève de l’atelier de l’Académie Royale dans l’atelier de Charles Joseph Natoire (1700-1777). On y préconisait le retour à l’antique.
Cette œuvre est un travail d’école des Beaux Arts en vue de participer au concours. Vien reçut le prix de peinture de l’Académie Royale.
Le cadre est antiquisant, temples, pyramide, mais les personnages en mouvements sont encore dans le style rocaille. Ils souffrent de la peste, mourant, décharnés. Les femmes se penchent sur les malades ou implorent Dieu. Dans le ciel « l’ange » de la peste envoie ses méfaits poignards en main.
Le texte biblique
Le roi dit à Joab, le chef de l’armée, qui était près de lui : « Parcourez toutes les tribus d’Israël, de Dane à Bershéba, et faites le recensement du peuple, afin que je connaisse le chiffre de la population. »
Joab dit au roi : « Que le Seigneur ton Dieu accroisse le peuple au centuple, et que mon seigneur le roi le voie de ses yeux ! Mais pourquoi mon seigneur le roi veut-il une chose pareille ? »
Néanmoins, l’ordre du roi s’imposa à Joab et aux chefs de l’armée. Ils sortirent de chez le roi pour faire le recensement du peuple d’Israël.
Ils passèrent le Jourdain et campèrent à Aroër, au sud de la ville qui est au milieu de la vallée, dans le territoire de Gad, puis partirent vers Yazèr.
Ils arrivèrent en Galaad et dans le pays d’en bas à Hodshi. Ils poursuivirent jusqu’à Dane-Yaân et jusqu’aux alentours de Sidon.
Ils entrèrent dans la ville forte de Tyr et dans toutes les villes des Hivvites et des Cananéens. Puis, ils partirent pour le Néguev de Juda, vers Bershéba.
Ils parcoururent ainsi tout le pays et rentrèrent à Jérusalem au bout de neuf mois et vingt jours.
Joab donna au roi les chiffres du recensement : Israël comptait huit cent mille hommes capables de combattre, et Juda cinq cent mille hommes.
Mais après cela, le cœur de David lui battit d’avoir recensé le peuple, et il dit au Seigneur : « C’est un grand péché que j’ai commis ! Maintenant, Seigneur, daigne passer sur la faute de ton serviteur, car je me suis vraiment conduit comme un insensé ! »
Le lendemain matin, David se leva. Or la parole du Seigneur avait été adressée au prophète Gad, le voyant attaché à David :
« Va dire à David : Ainsi parle le Seigneur : Je vais te présenter trois châtiments ; choisis l’un d’entre eux, et je te l’infligerai. »
Gad se rendit alors chez David et lui transmit ce message : « Préfères-tu qu’il y ait la famine dans ton pays pendant sept ans ? Ou bien fuir devant tes adversaires lancés à ta poursuite, pendant trois mois ? Ou bien la peste dans ton pays pendant trois jours ? Réfléchis donc, et vois ce que je dois répondre à celui qui m’a envoyé. »
David répondit au prophète Gad : « Je suis dans une grande angoisse… Eh bien ! tombons plutôt entre les mains du Seigneur, car sa compassion est grande, mais que je ne tombe pas entre les mains des hommes ! »
Le Seigneur envoya donc la peste en Israël dès le lendemain jusqu’à la fin des trois jours. Depuis Dane jusqu’à Bershéba, il mourut soixante-dix mille hommes.
Mais lorsque l’ange du Seigneur étendit la main vers Jérusalem pour l’exterminer, le Seigneur renonça à ce mal, et il dit à l’ange exterminateur : « Assez ! Maintenant, retire ta main. » L’ange du Seigneur se trouvait alors près de l’aire à grain d’Arauna le Jébuséen.
David, en voyant l’ange frapper le peuple, avait dit au Seigneur : « C’est moi qui ai péché, c’est moi qui suis coupable ; mais ceux-là, le troupeau, qu’ont-ils fait ? Que ta main s’appesantisse donc sur moi et sur la maison de mon père ! »
2 sam 24,2-17
Commentaires
David fait recenser son peuple. Il est alors fier de dominer un peuple nombreux. C’est une faute car le Seigneur avait promis qu’Israël serait innombrable (2 sam 17,11). David pensait s’en remettre plutôt à une armée puissante qu’à Dieu lui-même.
Dieu punira David.
Joab, neveu de David et chef de son armée, interprète ce recensement comme un manque de confiance en Dieu. La gloire d’Israël n’était ni dans sa force, ni dans le nombre de ses guerriers, comme pour les autres nations. Elle était dans le nom de l’Eternel.
Joab voit plus clair que David et cherche à le dissuader, en vain ; le recensement est fait. Mais à peine les chiffres connus, le roi comprend sa folie.
Dieu va punir. Et le jugement divin va passer sur le peuple. A peine le recensement terminé que le nombre du peuple est déjà réduit par l’épidémie. David doit comprendre que la vie et la mort comme toute l’existence des hommes dépendent de Dieu seul.
David reconnaît sa faute et devant les fléaux énoncés par le prophète, famine, fuite et peste, il préfère tomber dans les mains de l’Eternel, reconnaissant la compassion du Seigneur.
Il connaît le coeur de Dieu, et sa confiance dans l’amour de Dieu n’est pas ébranlée.
Cette confiance ne sera pas déçue. Il offre un sacrifice et l’aire d’Arauna achetée par le roi deviendra l’emplacement du temple.
David insiste sur le fait que c’est lui qui a commis la faute et non le peuple, et demande à être puni lui-même.