En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Le serviteur
Le lavement des pieds, Panneau de retable par un anonyme .Mayence. Vers 1400 Germanisches Nationalmuseum
Au centre du panneau Jésus est humblement agenouillé devant la bassine et la cruche d’eau. Ses mains sont ouvertes, accueil de tous. Il est ceint d’un tablier blanc posé sur un vêtement terne gris. Il adopte l’attitude du serviteur, pour laver les pieds des apôtres.
Les attitudes de ces disciples sont diverses.
Pierre, lui, refuse de se faire laver les pieds par son maître. Il tente de retenir le bras de Jésus..l’autr main en geste de refus.
Tous les disciples sont surpris, ils expriment leurs opinions trouvant que cette attitude de Jésus n’est pas celle d’un maitre, elle est même scandaleuse. Ils discutent entre eux,la scène est animée.
A gauche est représenté Judas sans auréole portant sa bourse en bandoulière. Il s’essuie le pied qui a déjà été lavé ; le talon levé comme l’évoque saint Jean rappelant le ps 40.
Le texte biblique
Amen, amen, je vous le dis : un serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie.
Sachant cela, heureux êtes-vous, si vous le faites.
Ce n’est pas de vous tous que je parle. Moi, je sais quels sont ceux que j’ai choisis, mais il faut que s’accomplisse l’Écriture : Celui qui mange le pain avec moi m’a frappé du talon.
Je vous dis ces choses dès maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez que moi, JE SUIS.
Amen, amen, je vous le dis : si quelqu’un reçoit celui que j’envoie, il me reçoit moi-même ; et celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m’a envoyé. »
Jn 13, 16-20)
Commentaires
L’évangliste Jean écrit ce passage pour éclairer le signe du lavement des pieds et développer les conséquences ecclésiologiques et morales de cet acte de Jésus.
Un peu décalée, la leçon n’en est pas moins claire : celui qui agit en serviteur est celui qui peut dire JE SUIS. Il révèle que le service et le don de soi sont au cœur de l’être même de Dieu.
Mais le geste a surtout un caractère pragmatique, cette nouvelle pratique d’agir comme serviteur est appelée à régir la conduite des disciples. L’amour sans limite dont témoigne Jésus dans son sacrifice de la croix, fonde l’amour que Jésus exige des disciples.
Désormais le rapport qui doit prévaloir entre eux est marqué du signe du service.
Il s’agit d’entourer son proche de sollicitude sans tenter de le soumettre ou de l’aliéner.
Puis l’évangéliste fait une nouvelle fois mention de la trahison de Judas, en insistant sur l’accomplissement de l’Ecriture et non sur le choix du disciple infidèle.