Menu

Centre d'enseignement de théologie à distance

Apparitions après la résurrection

Konrad Witz  (1400 -)  La pêche miraculeuse 1444, musee d’art et d’histoire de Geneve

Konrad Witz est un peintre suisse du 15e siècle, il compte parmi les peintres importants du gothique tardif.

Cette peinture fut réalisée pour la cathédrale de Genève. Elle faisait partie d’un retable polyptyque qui fut détruit au 16e siècle lors de la Réforme protestante. Deux volets ont été retrouvés au 18e et déposés au musée de Genève au début du 20e. Ils ont été récemment restaurés.

Ils représentent la péche miraculeuse et la délivrance de saint Pierre à l’extérieur, et sur fond d’or l’adoration des mages et la présentation du donateur à la Vierge, à l’intérieur.

Notre panneau de la pêche miraculeuse reprend un paysage suisse du « petit lac », c’est à dire l’extrémité occidentale du Lac Léman. On y retrouve les montagnes des Voirons, le Môle et le mont Salève ! Il s’agit ainsi d’une première dans la représentation des paysages réels dans la peinture médiévale !

Jésus est sur la berge, drapé d’un magnifique manteau rouge, couleur de la papauté, les mains tendues vers Pierre, son auréole vue de profil est superbement travaillée de rouge et d’or.

Pierre se précipite vers Jésus, marchant dans l’eau, ses jambes sont déformées sous l’effet de l’eau. Son beau manteau bleu flotte. Mains et visage sont tendus vers Jésus.

Sur la barque les autres disciples s’affairent à ramener le bateau à quai le plus rapidement possible, les manteaux volent au vent ! Il faut quatre hommes bien affairés pour relever le filet plein de poissons !

Le texte biblique

Après cela, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment.

 Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples.

 Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.

 Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui.

 Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. »

Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons.

 Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau.

 Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres.

 Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain.

 Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. »

 Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré.

Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur.

 Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson.

C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.

Jn 21,1-14

Commentaires

Jean situe l’épisode de la pêche miraculeuse (Lc 5, 1-11) tout à la fin de son évangile, afin de marquer la continuité entre les manifestations de Jésus terrestre et Jésus glorifié. Il en garde les traits principaux : pêche nocturne infructueuse des disciples, intervention de Jésus et succès extraordinaire de la pêche et le rôle particulier de Pierre.

Jean se rappelle des apparitions de Jésus en Judée et en Galilée. Ce retour des disciples à leurs activités antérieures de pécheurs pourraient faire référence à la dispersion qui a suivi la mort de Jésus, comme il l’avait annoncé. Chacun a repris son métier. L’insuccès de la pêche peut faire référence à la désillusion, à la stérilité de leurs actions en l’absence de Jésus. Cette scène est présentée comme une « manifestation » adressée aux disciples avant l’envoi de Pierre comme pasteur de l’Eglise.

Les disciples ne savent pas qui est sur la berge. Ils ne reconnaissent pas Jésus : cela signifie la transformation opérée en Jésus par la Résurrection.

Pierre se détache du groupe, manifestant ainsi sa fougue traditionnelle, mais aussi son désir de revenir vers le maître après sa trahison !

Pierre retourne au filet et le retire avec 153 poissons. Quelle précision ! D’après Jérome, ce nombre signifierait la plénitude, toutes les espèces de poissons répertoriées, et Augustin en souligne le mystère, proposant des calculs savants. Retenons surtout l’ampleur du chiffre qui souligne la puissance de Jésus, et surtout la tâche des disciples envoyés évangéliser tous les peuples connus. Le miracle est accentué par la solidité du filet qui ne se rompt pas.

Quand la pêche est achevée, Jésus prépare le repas… Avant même que les fruits de la pêche aient été accessibles à tous. Jésus prononce les mêmes mots que pour le repas eucharistique, comme au jour de la multiplication des pains.

Partagez votre amour

Recevez notre newsletter

Saisissez votre adresse e-mail ci-dessous et abonnez-vous à notre newsletter