En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La lumière et les ténèbres
W. Turner 1775-1851, plage de calais a marée basse,1832, musée de Bury, Manchester
Dans ce tableau, on est entrain de passer de la lumière et la nuit. Sur la plage de Calais, la mer se retire. Les femmes de pécheurs sont penchées à la recherche d’appâts. Le blanc éclatant de leur robe est baigné d’une lumière claire et limpide, filtrée par des nuages à peine gris qui relaient le bleu du ciel avec un léger halo humide.
Le soleil est au loin, il se couche, laissant l’obscurité prendre doucement sa place. Par son flamboiement orangé le soleil couchant semble livrer un dernier combat. Son combat est perdu d’avance par notre indifférence, car notre œil est attiré vers le premier plan du tableau, les femmes en activité, entre la tache brunâtre qui est un panier et la maison de pécheur au loin, entre le panier encore vide et la maison bleue vibrante dans une ombre palpitante, annonçant l’avenir.
Le vrai sujet du tableau c’est le soleil, l’eau, le sable, le ciel.
Le texte biblique
Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ;
mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »
jn 3, 16-21
Commentaires
Notre passage suit le célèbre entretien de Jésus avec Nicodème, conduisant à un authentique connaissance de Jésus. Nicodème reste-il enfermé dans un malentendu, prisonnier de sa compréhension de la naissance ? A-t-il compris comment l’Esprit agit ? Jésus alors enseigne sur l’Esprit, puis sur l’élévation du Fils de l’Homme qui s’est accomplie par sa mort.
Enfin ici Jésus apporte un approfondissement supplémentaire : toute sa destinée et sa mort doivent être compris comme l’expression d’une liberté qui se donne entièrement. C’est la forme achevée de l’amour, un amour qui crée la vie. La signification de la venue de Jésus a une influence ultime sur le destin des êtres humains.
Le projet de Dieu est le salut du monde et non sa condamnation. Or, ce salut est à notre portée dès maintenant, sans attendre la fin du monde.
Cette conception d’un salut se jouant dans le présent implique une complète réévaluation du jugement selon les œuvres. Les œuvres, selon qu’elles sont accomplies loin de Dieu ou à son initiative, font de la vie humaine, ici et maintenant, un espace de ténèbres ou de lumière.