En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Avent /Noel (6) , L’annonce aux mages
Autel de Ratchis, adoration des mages, v. 737-744 , Musée Chrétien de Cividale del Friuli
L’autel de Ratchise sièv est décoré sur l’une de ses faces d’une représentation originale propre à l’art du Haut Moyen Age en Lombardie au 8e siècle, de l’adoration des mages, les images sont bidimensionnelles avec un net détachement de la partie taillée , par apport à l’arrière plan, en haut relief. Les autres faces représentent la Christ en majesté entouré d’anges, la Visitation, scènes évoquant l’annonce de la Bonne Nouvelle.
Les mages portent tous des vêtements phrygiens provenant d’Asie Mineure et présentent les mêmes offrandes
L’étoile s’est démultipliée et prend ici la forme de trois fleurons alignés parallèlement aux trois rosaces végétales au bas de la composition.
Les deux arbres a droite et à gauche servent a placer la scène dans un décor paradisiaque.
Au-dessus des mages l’ange guide les pas des voyageurs est typique des productions byzantines du 6e siècle.
Les mages, des savants réputés venus d’Orient, de continents lointains, ont vu se lever l’étoile annonciatrice de l’avènement du roi des Juifs ,(littéralement « l’enfanté »), qui ont décidé de lui rendre hommage. Matthieu ne précise pas que c’est l’étoile qui les a guidés, ils se rendent à Jérusalem au , cœur du monde juif pour se renseigner. c’est l’étude des Ecritures qui les guidera. Puis ils retrouveront l’étoile qui les mènera à Bethléem jusqu’à Jésus, le Messie annoncé. A sa vue ces païens seront dans une grande joie.
La Nativité dans les premiers siècles a été comprise comme l’annonce de la venue de Jésus fait homme à toutes les nations, au monde dans son ensemble.
Le texte biblique
Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem
et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
Mt 2, 1-12
Commentaires
Ces étrangers le reconnaissent dans le ciel et ils le cherchent sur la terre. Il crée une lumière dans les hauteurs du ciel et il se cache lui-même dans l’humilité. Les Mages voient une étoile en Orient et ils comprennent qu’un roi est né en Judée. Quel est donc ce roi à la fois si grand et si petit, qui sur terre ne parle pas encore et qui dans le ciel rend des édits ?
… Celui qui vient de naître d’une femme, et qui est né du Père a créé le ciel et la terre, fait apparaître du ciel sur terre un astre nouveau. Quand il naît, cette lumière nouvelle est annoncée par une étoile, le soleil en s’éclipsant signale la disparition de la lumière éternelle
Saint Augustin : sermon CXCIX