En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Pâques, La résurrection
Edward Munch, 1863-1944, le soleil, 1910-1912, musée Munch, Oslo
Explosion de lumière au soleil levant sur le ciel, la terre, la mer..
Voila ce que représente Munch , le soleil dardant ses rayons dans le ciel et sur l’eau. Il en représente toute une série, chacun étant une véritable déflagration d’énergie. « Jouis du soleil , écrivait-il, comme les plantes qui tournent leurs feuilles à la lumière ». Outre le sentiment de plénitude qu’il procure, le soleil fascine ce qu’il défie la perception et la représentation.
Des rayons et des cercles dans lesquels se reconnaît la traduction plastique du soleil. Au centre un cercle blanc, la couleur de l’éblouissement.
La peinture se tourne simultanément vers l’extérieur et vers l’intérieur, dans une méditation non seulement sur le visible mais sur la vision elle-même.
Bien loin de l’image de dépressif qui lui colle à la peau à cause du Cri (1907), Munch était profondément attaché à la lumière et à l’astre solaire. Pour lui, il était essentiel et plein de significations : il rapprochait ses rayonnements de ceux de l’âme, et sa forme à celle de l’œil. Pour lui, le soleil sur la toile et l’œil de celui qui regarde se répondent et s’éclairent mutuellement.
Pour lui, le soleil était le symbole de la vie. L’éclatement de couleurs auquel on assiste en regardant les Soleils de Munch n’est pas anodin : il croyait aussi fermement au pouvoir des couleurs. Comment ne pas être fasciné par cette forme capable de donner vie à des milliers de nuances différentes ?
Le texte biblique
Nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême.
Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts.
Car, si nous avons été unis à lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection qui ressemblera à la sienne.
Nous le savons : l’homme ancien qui est en nous a été fixé à la croix avec lui pour que le corps du péché soit réduit à rien, et qu’ainsi nous ne soyons plus esclaves du péché.
Car celui qui est mort est affranchi du péché.
Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui.
Nous le savons en effet : ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui.
Car lui qui est mort, c’est au péché qu’il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c’est pour Dieu qu’il est vivant.
De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ.
Rm 6, 3b-11
Commentaires
Jésus a prononcé sa dernière parole sur la croix. Le silence règne. Nous attendons la résurrection qui brisera la silence du tombeau. Nous attendons le don de la parole qui brise le silence. Serait-ce en vain que nous ayons mis notre espérance dans sa Parole ? Mais Jésus n’est pas venu au son de la trompette, il vient de l’intérieur à travers les écrits des évangélistes et la parole des témoins. Il fait irruption avec des mots nouveaux de grâce et de vérité.
Accueillir sa Parole ne va pas de soi, que va-t-il nous dire ? Peut-on prévoir ? Imprévu ? Rêve ? Libération ?
Le Christ parle en nous. Plus question de silence, de silence du tombeau. Il faut parler, même à contre courant. On se souvient de Pierre Claverie : « je ne peux pas me taire ; je peux être témoin de la vérité »
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Mais, de plus, il ne retarda point sa résurrection au-delà du troisième jour, afin d’accomplir la parole du Prophète qui avait dit : « Après deux jours il nous rendra la vie, et le troisième jour il nous ressuscitera (Os 6,3). » Il convient évidemment que les membres marchent sur les traces de leur chef. Ce fut le sixième jour de la semaine qu’il racheta l’homme sur la croix, le même jour que, dans le principe, il l’avait créé, et le lendemain il entra dans le sabbat du tombeau, pour s’y reposer de l’œuvre qu’il venait d’achever. Trois jours après, c’est-à-dire le premier jour de la semaine, celui que nous appelons les prémices de ceux qui dorment du sommeil de la mort même, il apparut vainqueur de la mort. C’était l’homme nouveau (Ep 2, 15). Voilà comment nous tous qui marchons sur les pas de notre chef, tout au long de ce jour où nous avons été créés et rachetés, nous ne devons cesser de faire pénitence, de porter notre croix et d’y demeurer attachés comme il y demeura lui-même, jusqu’à ce que l’Esprit-Saint nous dise de nous reposer de nos fatigues. Qui que ce soit qui nous conseille de descendre de la croix, ne l’écoutons point ; non, mes Frères, n’écoutons ni la chair, ni le sang, ni même l’esprit qui nous le conseillerait. Demeurons attachés à la croix, mourons sur la croix, n’en descendons que portés par des mains étrangères, que ce ne soit jamais par le fait de notre légèreté.
Ce furent des hommes justes qui détachèrent notre chef de la croix, puisse-t-il nous faire la grâce de charger ses anges de nous descendre de la nôtre, afin que, après avoir vécu en hommes le jour de la croix, nous goûtions le second jour, qui est celui qui commence à notre mort, un doux repos, dans l’heureux sommeil du tombeau, en attendant l’accomplissement de nos espérances et la gloire de notre grand Dieu qui doit ressusciter nos corps le troisième jour, et les rendre semblables à son corps glorieux.
Sermon 1 Pour la Résurrection, § 6-8, Saint Bernard, Œuvres complètes, trad. Abbé Charpentier,
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La Prière d’action de Grâce de Saint Bonaventure :
« Transpercez, ô très doux Seigneur Jésus, la moelle et l’intime de mon âme de la très suave et très salutaire blessure de votre amour, de la vraie, sereine, apostolique et très sainte charité, afin que mon âme ne languisse et ne s’écoule jamais qu’en votre seul amour et dans le désir de vous posséder et qu’elle désire mourir pour être avec vous. Donnez à mon âme d’avoir faim de vous chaque jour. Que mon coeur ait faim et se nourrisse toujours de vous, que l’intime de mon âme soit toujours rempli de la douceur de votre saveur ; que toujours elle ait soif de vous, source de vie, source de sagesse et de science, source d’éternelle lumière, en sorte que vous seul soyez toujours mon espérance, toute ma confiance, ma richesse, ma paix en qui soient fixés, affermis, et pour toujours immuablement enracinés mon âme et mon cœur. Ainsi soit-il. »