En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Dieu l’ fait Seigneur et Christ
Masolino da Panicale, 1383-1440, la prédication de Pierre, chapelle Brancacci, église Santa Maria del Carmine, Florence
Masolino a probablement travaillé à Florence comme assistant de Lorenzo Ghiberti et s’est lié avec Masaccio. Il reçut, avec ce dernier, la commande de la décoration de la chapelle du riche banquier Felice Brancacci.
Y sont représentées des scènes de la Genèse et de la vie de saint Pierre.
La répartition des scènes de la vie de saint Pierre est plus symbolique que chronologique. Les fresques veulent suggérer une morale du salut sous la conduite du chef de l’Église.
Cette scène de la prédication de saint Pierre, reflète bien l’art du peintre. Des personnages bien présents occupent le premier plan, devant des rochers et une échappée vers une vallée boisée, selon un jeu de perspective artificielle cher à Masolino.
Imposant, Pierre occupe le devant de la scène, enveloppé dans un vêtement orange posé sur une tunique grise. Son visage est sérieux, la main tendue en avant persuasive. La foule est devant lui est variée, nobles florentins, religieux, jeunes, vieux, femmes , hommes. Chacun écoute avidement les yeux vers Pierre, une jeune femme ferme pieusement les yeux, un vieillard est recueilli, déjà prêt à se faire baptiser ?
Le texte biblique
Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous aviez crucifié. »
Les auditeurs furent touchés au cœur ; ils dirent à Pierre et aux autres Apôtres : « Frères, que devons-nous faire ? »
Pierre leur répondit : « Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés ; vous recevrez alors le don du Saint-Esprit.
Car la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera. »
Par bien d’autres paroles encore, Pierre les adjurait et les exhortait en disant : « Détournez-vous de cette génération tortueuse, et vous serez sauvés. »
Alors, ceux qui avaient accueilli la parole de Pierre furent baptisés. Ce jour-là, environ trois mille personnes se joignirent à eux.
Ac 2,36-41
Commentaires
Nous lisons aujourd’hui la fin du récit de la Pentecôte selon les Actes des apôtres. Pierre s’adresse à la foule. Ses arguments en eux mêmes sont ils convaincants ? C’est l’Esprit Saint qui donne force à son témoignage rendu au Christ ressuscité et qui agit dans le cœur de ceux qui l’entendaient pour les juifs littéralement « eurent le cœur transpercé ». Le cœur, rappelons-le, est le lieu de la décision la plus personnelle. Les auditeurs de Pierre en acquièrent la conviction que ce message appelle une réponse en actes. Et comme ils l’avaient fait avec Jean Baptiste, ils demandent ce qu’ils doivent faire. La réponse va être semblable, mais maintenant les auditeurs sont invités à se faire baptiser au nom de Jésus Christ. Il y a appel à la conversion, c’est à dire à changer totalement de façon de penser et de vivre.
Il s’agit d’être baptisé dans l’Esprit Saint. Pierre promet le don de l’Esprit Saint comme consécutif à l’engagement du baptême. Cette promesse est pour les auditeurs de Pierre à Jérusalem, mais aussi pour les générations futures des enfants d’Israël ainsi que pour ceux qui sont au loin, juifs de la diaspora et nations païennes.
Pierre exhorte à se détourner de tous les modes de vie tentés par la méchanceté et le mal, qui s’opposent à l’accueil de la promesse de Dieu et à la foi en Jésus ressuscité.
Le récit se conclut en soulignant l’efficacité de la Parole : environ trois mille nouveaux baptisés, qui avec ceux évoqués au chapitre précédent des Actes, vont former la communauté chrétienne de Jérusalem.