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Centre d'enseignement de théologie à distance

careme (5), Pourquoi m’as tu abandonné

Domenico Theotocopoulos, dit EL GRECO ( 1541 – 1614), Le Christ en croix , après 1600, coll part

Le Greco est peintre, sculpteur et architecte. Son œuvre picturale synthétise le maniérisme renaissant et l’art byzantin, qui lui donnent cette caractéristique unique. Il a commencé par être écrivain d’icônes dans la tradition byzantine orthodoxe.

Depuis la Crète et l’Italie, il arrive en Espagne à l’époque dite du « siècle d’or, » où affluent les richesses et se développent les arts malgré la censure de l’Inquisition. Le style expressif du Greco correspondait parfaitement au mouvement de la Contre Réforme qui mettait en avant la réaffirmation de l’amour pour l’Eglise catholique et l’expression de cet amour. Le Greco était alors à Tolède où siégeait l’archevêque.

Le Greco a représenté maintes fois la crucifixion.

Le Christ agonise sur la croix qui se détache sur un ciel d’orage. Ici le Christ est seul, sans Marie ni Jean, pas de donateurs. De petits personnages s ‘éloignent au loin.

Jésus agonise, le regard tourné vers son Père. Le ciel d’orage symbolise l’obscurité tombée sur le monde. Le corps du Christ est allongé, représenté en contre plongée. La torsion maniériste du corps donne un sentiment d’élévation vers le ciel. Le volume et le modelé du corps sont d’une perfection rarement atteinte dans d’autres œuvres du Greco.

Les effets d’ombre et de lumière participent à l’atmosphère dramatique et mystique de la scène. Les couleurs sont froides, des noirs bleus, des verts, des gris et des blancs en accord avec la scène de la crucifixion.

Ce tableau devait être destiné à être placé au-dessus de l’autel où on commémore la mort du Sauveur.

Le texte biblique

 Et à la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : « Éloï, Éloï, lema sabactani ? », ce qui se traduit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

(Mc 15,34 

 

Commentaires

Cette parole est une parole de pure désolation, cri de souffrance, de solitude ressentie par Jésus.

Nos vies paraissent vides de sens quand Dieu est absent. C’est une souffrance ressentie par tous les hommes, de tous les temps.

Toujours ces pourquoi ? Cette recherche d’un Dieu introuvable, et qui ne répond pas.

Jésus a connu les pires angoisses, il a vécu la sensation d’être délaissé. Il crie vers son Père.

 

Pourtant le Psaume le proclame et le chante : Dieu lui répondra.

 

 

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? * Le salut est loin de moi, loin des mots que je rugis.

 Mon Dieu, j’appelle tout le jour, et tu ne réponds pas ; * même la nuit, je n’ai pas de repos.

Toi, pourtant, tu es saint, toi qui habites les hymnes d’Israël !

C’est en toi que nos pères espéraient, ils espéraient et tu les délivrais.

 Quand ils criaient vers toi, ils échappaient ; en toi ils espéraient et n’étaient pas déçus.

Et moi, je suis un ver, pas un homme, raillé par les gens, rejeté par le peuple.

Tous ceux qui me voient me bafouent, ils ricanent et hochent la tête :

« Il comptait sur le Seigneur : qu’il le délivre ! Qu’il le sauve, puisqu’il est son ami ! »

C’est toi qui m’as tiré du ventre de ma mère, qui m’a mis en sûreté entre ses bras.

A toi je fus confié dès ma naissance ; dès le ventre de ma mère, tu es mon Dieu.

 Ne sois pas loin : l’angoisse est proche, je n’ai personne pour m’aider.

 Des fauves nombreux me cernent, des taureaux de Basan m’encerclent.

Des lions qui déchirent et rugissent ouvrent leur gueule contre moi.

Je suis comme l’eau qui se répand, tous mes membres se disloquent. Mon coeur est comme la cire, il fond au milieu de mes entrailles.

Ma vigueur a séché comme l’argile, ma langue colle à mon palais. Tu me mènes à la poussière de la mort. +

 Oui, des chiens me cernent, une bande de vauriens m’entoure. Ils me percent les mains et les pieds ;

 je peux compter tous mes os. Ces gens me voient, ils me regardent. +

 Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement.

Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin : ô ma force, viens vite à mon aide !

 Préserve ma vie de l’épée, arrache-moi aux griffes du chien ;

 sauve-moi de la gueule du lion et de la corne des buffles. Tu m’as répondu ! +

Et je proclame ton nom devant mes frères, je te loue en pleine assemblée.

 Vous qui le craignez, louez le Seigneur, + glorifiez-le, vous tous, descendants de Jacob, vous tous, redoutez-le, descendants d’Israël.

Car il n’a pas rejeté, il n’a pas réprouvé le malheureux dans sa misère ; il ne s’est pas voilé la face devant lui, mais il entend sa plainte.

 Tu seras ma louange dans la grande assemblée ; devant ceux qui te craignent, je tiendrai mes promesses.

Les pauvres mangeront : ils seront rassasiés ; ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent : « A vous, toujours, la vie et la joie ! »

La terre entière se souviendra et reviendra vers le Seigneur, chaque famille de nations se prosternera devant lui :

 « Oui, au Seigneur la royauté, le pouvoir sur les nations ! »

Tous ceux qui festoyaient s’inclinent ; promis à la mort, ils plient en sa présence.

Et moi, je vis pour lui : ma descendance le servira ; on annoncera le Seigneur aux générations à venir.

On proclamera sa justice au peuple qui va naître : Voilà son oeuvre !

Ps 21/22

***

 

Prière de saint Bonaventure

 

O cri miraculeux, qui opère le salut du monde! O cœur innocent et humble! Vous pleurez les peines méritées par nos crimes; la compassion m’entraîne vers vous; je sens que vous souffrez pour moi; je me prosterne devant vous, je mêle mes pleurs aux vôtres; et ces pleurs me sont avantageux : ils me consolent, car ils seront pour moi une source de récompense et de joie éternelle.

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