En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Careme (6), j’ai soif
Marko Ivan Rupnik, (1954), Mosaïque de le chapelle du couvent des Ursulines de Ljubljana, Slovénie, 2010
Marko Ivan Rupnik est un artiste et prêtre jésuite slovène. Il a créé des œuvres en mosaïque dans toute l’Europe, notamment celles qui se trouvent devant le sanctuaire de Lourdes. Elles allient tradition et modernité, redonnant à l’art moderne ses lettres de noblesse au service de la liturgie.
Cette mosaïque de la Samaritaine évoque le passage de l’Ecriture où Jésus demande à boire à la femme samaritaine. C’est Jésus qui demande, il demande à chacun, quel que soit son état de vie. La femme s’étonne que cette demande s’adresse à elle. Et pourtant Jésus lui donne de « l’eau vive ». Sur la croix Il demande aussi à boire, « j’ai soif ». Puis, de son côté ouvert il verse l’eau sur l’humanité et lui donne à boire. L’ouverture de la cruche de la samaritaine est comme l’ouverture de son côté transpercé. L’eau qu’il donne à boire vient de Dieu.
Jésus est agenouillé devant le femme, il est humilié sur la croix devant tous les hommes, il ne la regarde pas, il l’écoute, il connaît ses désirs ; Il tend la main, c’est lui qui demande.
Deux cruches sont représentées, l’une pleine, l’autre vide, d’une main Jésus demande à boire, de l’autre il reçoit l’eau que lui donne la femme
Le texte biblique
Pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout. Jésus dit : « J’ai soif. » Il y avait là un récipient plein d’eau vinaigrée ; on fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope et on l’approcha de sa bouche
Jn 19,28
Commentaires
Rappel de la rencontre avec la samaritaine, « donne moi de l’eau à boire». Au début et à la fin de son histoire Jésus nous demande d’étancher sa soif . La relation de Dieu avec sa création est entièrement sous le signe du don, il demande ce que nous pouvons lui donner. Dieu a soif de notre amour. Soif d’échanges.
Mère Teresa explique quelle était sa vocation :
« Désaltérer le Dieu assoiffé d’amour, apaiser la soif de Jésus sur la Croix » :
« Je vais soigner tes blessures. Je vais faire de toi une nouvelle créature. Je vais te donner la paix, au cœur même de toutes tes épreuves. Mais j’ai soif de toi. Ne doute jamais de ma miséricorde, du fait que je t’accepte sans cesse, de mon désir de te pardonner, de ma soif ardente de te bénir, de vivre en toi ma propre vie. J’ai soif de toi ! Si tu te crois sans importance aux yeux du monde, cela ne m’importe pas du tout. Pour moi, il n’y a qu’une chose qui importe : il n’y a rien de plus important dans le monde entier que toi. J’ai soif de toi ! Ouvre-toi à moi. Viens à moi et aie soif de moi. Donne-moi ta vie et je vais te prouver combien tu es important à mon Cœur. J’ai soif de toi !
Peu importent tes errements. Peu importe combien tu m’as oublié. Peu importent toutes les croix que tu as dû porter toute ta vie. II n’y a qu’une seule chose dont je veux que tu te souviennes tout le temps, une seule chose qui ne changera jamais : J’ai soif de toi, tel que tu es. Tu n’as pas besoin de changer pour croire en mon amour, parce que c’est de croire en mon amour qui va te changer. Tu m’as oublié, et maintenant je te cherche à chaque instant de ta vie, me tenant debout, à la porte de ton cœur et frappant.
Tu penses que c’est dur à croire ? Alors, regarde vers la Croix, regarde vers mon Cœur transpercé pour toi. Regarde vers mon Eucharistie. Tu n’as pas compris ma Croix ? Alors, écoute encore une fois ce que j’ai dit sur la Croix : J’ai soif ! Oui, j’ai soif de toi. J’ai soif de toi. J’ai cherché quelqu’un pour combler mon amour et je n’ai trouvé personne. Sois celui-ci. J’ai soif de toi – de ton amour. »
Mère Teresa, (1910-1997) Testament spirituel
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Prière de Saint Bonaventure
O soif vraiment salutaire qui ne demandez que notre amour! O soif intime du cœur qui brisez nos ardeurs perverses! Faites, ô mon Dieu, que j’aie soif de vous, que je brûle de cette soif, que je fuie la soif du mal, jusqu’à ce que j’arrive à la fontaine de vie, que je m’y désaltère, que j’y sois heureux pour toujours, et, qu’entré dans la sainte patrie, j’y contemple mon Dieu à jamais.