En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Inviter sans discrimination
Pieter Brueghel, 1525-1569, Le Repas de noces, 1658 , Kunsthistorisches Museum de Vienne)
Voilà la noce, beaucoup d’invités, qui sont-ils ? Pieter Brueghel les a observés, « croqués » sur le vif. Ils viennent du monde paysan, ce qui n’était guère à la mode à l’époque !
L’immense table de bois ne semble pas suffire pour accueillir la foule de curieux qui se pressent à la porte.
Le peintre s’intéresse aux paysans, à la communauté qu’ils forment en partageant ce repas de fête.
Jésus conseille d’inviter largement, les estropiés, les aveugles et les boiteux, préfigurant le grand festin que Dieu donnera à la fin des temps. Un accueil qui se prolonge indéfiniment.
Le maître veut que sa maison soit pleine, ouverte à tous .. les appelés sont nombreux. Tous les hommes sont attendus pour participer au Règne de Dieu.
Jésus rappelle comment les privilégiés doivent de comporter à l’égard des pauvres en imitant l’accueil divin.
Le texte biblique
Jésus disait aussi à celui qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour.
Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ;
heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »
En entendant parler Jésus, un des convives lui dit : « Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu ! »
Jésus lui dit : « Un homme donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de monde.
À l’heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : “Venez, tout est prêt.”
Mais ils se mirent tous, unanimement, à s’excuser. Le premier lui dit : “J’ai acheté un champ, et je suis obligé d’aller le voir ; je t’en prie, excuse-moi.”
Un autre dit : “J’ai acheté cinq paires de bœufs, et je pars les essayer ; je t’en prie, excuse-moi.”
Un troisième dit : “Je viens de me marier, et c’est pourquoi je ne peux pas venir.”
De retour, le serviteur rapporta ces paroles à son maître. Alors, pris de colère, le maître de maison dit à son serviteur : “Dépêche-toi d’aller sur les places et dans les rues de la ville ; les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux, amène-les ici.”
Le serviteur revint lui dire : “Maître, ce que tu as ordonné est exécuté, et il reste encore de la place.”
Le maître dit alors au serviteur : “Va sur les routes et dans les sentiers, et fais entrer les gens de force, afin que ma maison soit remplie.
Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon dîner.” »
Lc 14, 12-24
Commentaires
Plus votre frère est obscur et pauvre, plus vous êtes certain que Jésus-Christ se présente à vous et vous visite dans sa personne. Celui qui reçoit un homme de condition, le fait souvent pour un motif de vaine gloire ou pour un motif semblable, souvent encore dans un but d’intérêt personnel pour arriver plus aisément aux honneurs. Je pourrais en citer un grand nombre qui courtisent les plus illustres sénateurs, afin d’avoir par leur crédit une plus grande part aux faveurs des princes. Ne recherchons donc point ceux qui peuvent nous rendre le bien que nous leur faisons. «Et vous serez heureux de ce qu’ils n’ont rien à vous rendre». Soyons donc sans inquiétude, lorsque nous ne recevons pas la récompense de nos bienfaits; soyons bien plutôt inquiets, quand nous la recevons, car alors nous n’avons plus rien à attendre; mais si les hommes ne nous rendent rien, alors c’est Dieu lui-même qui nous le rendra: «Car vous en recevrez la récompense à la résurrection des justes».
Jean Chrysostome, 344/9-407, Homélie sur la Première lettre aux Corinthiens