En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Accueillir en soi ce que vit l’autre, la Visitation
Maître de la Visitation, La visitation, 1506, Musée National hongrois, Budapest.
Les deux femmes , Marie et Élisabeth, se rencontrent dans une intimité poétique qui appelle la joie. Élisabeth reconnaît en Marie la mère de son Seigneur et lui baise la main. Le paysage idyllique en harmonie avec les personnages, renforce cette atmosphère de joie poétique. Les fleurs d’iris et de pivoines sont les symboles de Marie.
L’accueil réciproque que se font ces deux femmes appelle au partage de la joie qu’elles ressentent toutes les deux. Il faut véritablement nous réjouir : « Toutes les générations te diront bienheureuse ». « Pousse des cris de joie, fille de Sion, tressaille d’allégresse » annonçait déjà Sophonie.
Lorsque Elisabeth entend la salutation de Maire l’enfant qu’elle porte en son sein tressaille d’allégresse. Il est alors rempli de l’Esprit Saint comme annoncé précédemment : « il sera rempli de l’Esprit Saint dès le sein de sa mère » (1,15). Son tressaillement est le signe que l’enfant prophétise les temps nouveaux : il n’est pas besoin de mots pour reconnaître joyeusement la présence de celui qu’on attendait pour la fin des temps.
Elisabeth est aussi remplie de l’Esprit saint et elle comprend ce qui se passe en elle, elle ne se contente pas de reconnaître que Marie et son enfant sont bénis des Dieu, elle confesse que Marie est la mère de son Seigneur. Elisabeth traduit en mots ce que l’enfant affirme en tressaillant : le fils de Marie est le Seigneur annoncé. La joie est immense.
Le texte biblique
En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Lc 1, 39-45
Commentaires
Ce n’est point l’ignorance qui la fait parler – elle sait bien qu’il y a grâce et opération du Saint-Esprit à ce que la mère du prophète soit saluée par la Mère du Seigneur pour le profit de son enfant – mais elle reconnaît que c’est le résultat non d’un mérite humain mais de la Grâce divine ; aussi dit-elle : « Comment m’est-il donné », c’est-à-dire : quel bonheur m’arrive, que la Mère de mon Seigneur vienne à moi ! Je reconnais n’y être pour rien. Comment m’est-il donné ? par quelle justice, quelles actions, pour quels mérites ? Ce ne sont pas là démarches accoutumées entre femmes « que la Mère de mon Seigneur vienne à moi ». Je pressens le miracle, je reconnais le mystère : la Mère du Seigneur est féconde du Verbe, pleine de Dieu.
St Ambroise de Milan, commentaire de l’évangile de Luc, II, 19,25