En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Témoignage venu du ciel
Saint Augustin, La cité de Dieu traduit par Raoul de Presles , allegorie cité de Dieu- cite terrestre, manuscrit, vers 1480, Bibliothèque de Macon
Cette enluminure illustre la version française de la Cité de Dieu de saint Augustin, traduite par Raoul de Presles, conseiller du roi de France, Charles V.
Les 22 chapitres sont accompagnés de lettres ornées et de somptueuses décorations marginales et d’enluminures en pleine page.
Saint Augustin expose sa vision du monde et de l’histoire, en vue de convaincre les non croyants à adopter la religion chrétienne.
Deux cités coexistent, la cité terrestre qui a pour principe l’amour de soi allant jusqu’au mépris de Dieu, et la cité céleste qui regroupe toutes les nations vivant sous la loi de Dieu et qui a pour principe l’amour de Dieu jusqu’au mépris de l’amour de soi.
Dieu est représenté en haut de la page, dans une mandorle, il domine la cité céleste.
Les anges entourent Dieu dans la cité céleste. Ils transmettent la volonté divine et régissent le monde, ils sont le lien entre Dieu et les hommes.
De l’autre côté sont représentés les pères de l’Eglise, saint Augustin, saint Ambroise, Hilaire de Poitiers, et Saint Benoît.
Les hommes vertueux se présentent devant la cité céleste.
En bas de l’image la cité terrestre est évoquée par les vices et vertus devant lesquels les hommes sont libres de leur choix.
Tout en bas l’artiste a représenté les châtiments de l’enfer, avec le Léviathan à gauche.
Sur les bandes latérales les ordres religieux sont évoqués.
Le bas de la page évoque le don par Raoul de Presles de son manuscrit au toi.
Le texte biblique
Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous. Celui qui est de la terre est terrestre, et il parle de façon terrestre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous,
il témoigne de ce qu’il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage.
Mais celui qui reçoit son témoignage certifie par là que Dieu est vrai.
En effet, celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car Dieu lui donne l’Esprit sans mesure.
Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main.
Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. »
Jn 3,31-36
Commentaires
Nous avons ici la suite de l’entretien de Jésus avec Nicodème.
Dès le prologue de l’évangile de Jean, nous avions une clé de lecture du récit évangélique.
Dans toute sa vie d’homme, le Fils unique ne fait que révéler le mystère de Dieu que nul n’a jamais vu, avant que lui-même se soit donné à voir en Jésus. C’est la révélation de l’être divin de Jésus au travers de ses actions et paroles terrestres. Nous avons alors à déchiffrer sur le visage humain de Jésus les traits du Dieu invisible.
Jésus est l’Envoyé d’auprès du Père, revêtu de ses pleins pouvoirs ; le Père et le Fils sont liés d’un amour, qui est parfaitement réciproque, mais qui n’en procède pas moins du Père.
Celui que Dieu a envoyé prononce les paroles de Dieu, car Dieu lui a donné l’Esprit sans mesure.
Ainsi l’accueil ou le refus des enseignements de Jésus opère la distinction entre des êtres simplement charnels , tel Nicodème incapable de s’élever au delà du sens littéral des mots et des expressions, et des êtres spirituels que l’Esprit ouvre au sens figuré des propos de Jésus.
Nicodème, comme chacun de nous, est sans cesse invité à passer d’une compréhension charnelle à une compréhension spirituelle de la vie, à la suite de Jésus.