En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Discours de Pierre au portique de Salomon
Bible de Souvigny, dans le sein d’Abraham se rassemblent les nations, fin du 12e, Abbaye de Souvigny, Bibliothèque municipale de Moulins.
Dieu a promis à Abraham un grand peuple, par lui toutes les nations de la terre seront bénies.
La paternité d’Abraham sera élargie aux dimensions du monde, la promesse de Dieu converne toutes les nations et tous les temps.
Cette peinture de la monumentale Bible de Souvigny ornait le début du livre V de la Genèse.
Y sont inscrits les noms de descendants d’Adam.
Dans le dessin de la lettre A est représenté Abraham. Dans son sein reposent tous les hommes qui ont par la suite formé les peuples qui en sont issue pour peupler toute la terre.
Tous les peuples sont appelés à participer à la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus et ses disciples après la Résurrection.
Le texte biblique
L’homme ne lâchait plus Pierre et Jean. Tout le peuple accourut vers eux au Portique dit de Salomon. Les gens étaient stupéfaits.
Voyant cela, Pierre interpella le peuple : « Hommes d’Israël, pourquoi vous étonner ? Pourquoi fixer les yeux sur nous, comme si c’était en vertu de notre puissance personnelle ou de notre piété que nous lui avons donné de marcher ?
Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus, alors que vous, vous l’aviez livré, vous l’aviez renié en présence de Pilate qui était décidé à le relâcher.
Vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier.
Vous avez tué le Prince de la vie, lui que Dieu a ressuscité d’entre les morts, nous en sommes témoins.
16 Tout repose sur la foi dans le nom de Jésus Christ : c’est ce nom lui-même qui vient d’affermir cet homme que vous regardez et connaissez ; oui, la foi qui vient par Jésus l’a rétabli dans son intégrité physique, en votre présence à tous.
D’ailleurs, frères, je sais bien que vous avez agi dans l’ignorance, vous et vos chefs.
Mais Dieu a ainsi accompli ce qu’il avait d’avance annoncé par la bouche de tous les prophètes : que le Christ, son Messie, souffrirait.
Convertissez-vous donc et tournez-vous vers Dieu pour que vos péchés soient effacés.
Ainsi viendront les temps de la fraîcheur de la part du Seigneur, et il enverra le Christ Jésus qui vous est destiné.
Il faut en effet que le ciel l’accueille jusqu’à l’époque où tout sera rétabli, comme Dieu l’avait dit par la bouche des saints, ceux d’autrefois, ses prophètes.
Moïse a déclaré : Le Seigneur votre Dieu suscitera pour vous, du milieu de vos frères, un prophète comme moi : vous l’écouterez en tout ce qu’il vous dira.
Quiconque n’écoutera pas ce prophète sera retranché du peuple.
Ensuite, tous les prophètes qui ont parlé depuis Samuel et ses successeurs, aussi nombreux furent-ils, ont annoncé les jours où nous sommes.
C’est vous qui êtes les fils des prophètes et de l’Alliance que Dieu a conclue avec vos pères, quand il disait à Abraham : En ta descendance seront bénies toutes les familles de la terre.
C’est pour vous d’abord que Dieu a suscité son Serviteur, et il l’a envoyé vous bénir, pourvu que chacun de vous se détourne de sa méchanceté. »
Ac 3, 11-26
Commentaires
Pierre venait de guérir l’infirme au portique de Salomon et ce dernier ne le lâchait plus.
Aussi Pierre prononce un grand discours pour tous les spectateurs.
Il rappelle que le miracle n’est pas de son fait.
Habilement il pique la curiosité de son auditoire : ce qui vient d’arriver est bien étonnant, ce n’est pas par la piété ou la puissance des apôtres que cet homme est guéri.
Dieu a accompli sa promesse d’envoyer son Messie pour sauver son peuple, c’est là qu’est l’explication du miracle.
Pourtant les juifs ont rejeté ce Messie , ce Serviteur, le Saint, le Juste, lui préférant un meurtrier. L’auteur souligne ici fortement l’opposition entre l’agir de Dieu et l’agir de son peuple.
Pierre parle en tant que témoin de la Résurrection.
Le cœur de son message tient dans la proclamation : « le Prince de la vie que vous aviez fait mourir, Dieu l’a ressuscité » . C’est la foi en la vie du Ressuscité qui a permis que l’homme soit guéri. Cette foi provient de Jésus lui-même ; c’est la foi qu’il a eue en Dieu qu’il a communiquée à ses apôtres.
La mort de Jésus s’inscrit dans le plan de Dieu, non parce qu’elle aurait été programmée mais parce que l’acceptation par Jésus de sa mission jusqu’à la mort prend sens à la lumière des prophéties du Serviteur de Dieu (Is 53).
Fondant son discours sur l’Écriture, il cite Dt 18,15 et Lv 23,11, Pierre lance alors un appel à la conversion dans l’attente du retour du Christ au dernier jour.
Sa conclusion met en valeur le « pour vous » de la venue du Messie, venue qui concerne en premier lieu Israël, ce qui laisse présager que d’autres aussi participeront à ce salut.