En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La persécution entraîne la diffusion de l’évangile
Bernardo Daddi,1290-1348 le martyre de saint Etienne, 1324, santa Croce, Florence
Benardo Daddi est un peintre italien du trecento italien, qui peint dans le style gothique.
Il fut l’apprenti de Giotto mais n’utilisa pas la science de la spatialité innové par son maître.
La basilique de Santa Croce construite à partir de 1294 Ã Florence est la plus grande Eglise franciscaine au monde. De tout temps cette Eglise fut un symbole prestigieux de la ville de Florence et un lieu de rencontre pour les plus grands artistes, théologiens, religieux, hommes de lettres, humanistes et hommes politiques. On peut y admirer les œuvres de nombreux grands artistes de la haute renaissance. La présence de Giotto et de toute son école en fait un ouvrage très complet , précieux témoignage de l’art florentin du 14e siècle.
Cette représentation du martyr d’Etienne montre le saint, a genoux, lapidé par les opposants aux premiers chrétiens.
A gauche Etienne est un jeune homme, il porte des vêtements ecclésiastiques et est tonsuré. Il est condamné à mort.
A droite, il est entouré de quelques hommes qui lui jettent des pierres, c’est un mode de châtiment prévu pour les blasphèmes .
Tout en haut à droite un demi cercle évoque le ciel où Etienne voit Dieu
Le texte biblique
Quant à Saul, il approuvait ce meurtre. Ce jour-là, éclata une violente persécution contre l’Église de Jérusalem. Tous se dispersèrent dans les campagnes de Judée et de Samarie, à l’exception des Apôtres.
Des hommes religieux ensevelirent Étienne et célébrèrent pour lui un grand deuil.
Quant à Saul, il ravageait l’Église, il pénétrait dans les maisons, pour en arracher hommes et femmes, et les jeter en prison.
Ceux qui s’étaient dispersés annonçaient la Bonne Nouvelle de la Parole là où ils passaient.
C’est ainsi que Philippe, l’un des Sept, arriva dans une ville de Samarie, et là il proclamait le Christ.
Les foules, d’un même cœur, s’attachaient à ce que disait Philippe, car elles entendaient parler des signes qu’il accomplissait, ou même les voyaient.
Beaucoup de possédés étaient délivrés des esprits impurs, qui sortaient en poussant de grands cris. Beaucoup de paralysés et de boiteux furent guéris.
Et il y eut dans cette ville une grande joie.
Ac 8, 1-8
Commentaires
Il y a donc ici un récit bien contrasté, qui évoque à la fois et la violence et l’élargissement du conflit déclenché par le martyr d’Etienne, et une sortie des chrétiens hors de Jérusalem, qui va s’avérer un événement très positif.
Luc dit que seuls les apôtres étaient restés à Jérusalem, comme pour braver le sanhédrin hostile.
Historiquement on pense que ce sont les hellénistes dont Etienne était le porte parole, qui ont subi de plein fouet la persécution des autorités et qui se sont dispersés dans les campagnes de Judée et de Samarie. Dans la suite du livre de Luc on verra qu’une communauté assez large de judéo-chrétiens a subsisté à Jérusalem.
Le lynchage d’Etienne provoque deux genres de réactions : ceux qui l’ensevelissent et qui se lamentent sur son sort tragique, et Saul qui restant cohérent et approuvant ce meurtre, continue à s’acharner activement contre l’Eglise.
Puis c’est le tournant décisif, l’annonce de la Bonne Nouvelle sort des murs de Jérusalem et se répand partout.
Cette avancée est le fait de tous, comme annoncée au début du livre « Mais vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre» Ac 1,8.
Philippe est l’un des sept, pas celui qui fait partie des 12 apôtres. Celui-ci était l’un des sept premiers diacres choisis parmi les membres de l’Eglise primitive de Jérusalem à l’initiative des apôtres afin de les aider.
Il prend le relais d’Etienne au service de la Parole.
Il arrive en Samarie, c’est une étape importante non seulement géographique mais religieuse. La Samaritains et les Juifs étaient séparés par un schisme religieux refusant la centralité de Jérusalem. Jésus avait appelé à surmonter cet antagonisme : ici est décrite la première sortie du message évangélique hors du cadre strict du judaïsme où il a pris naissance.
Philippe proclame le Christ dans une ville de Samarie. Comme celle des apôtres et d’Etienne, la prédication de Philippe s’accompagne de signes prodigieux, guérisons et exorcismes spectaculaires, et c’est pour cela que la ville connut une grand joie. Luc note souvent dans son œuvre la joie et l’allégresse comme signe de la réception du salut.