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saint Benoit
Auguste Rodin (1840-1917), le Penseur, 1903, Musée Rodin Paris.
Cette fameuse sculpture de Rodin fut créée dès 1880 dans sa taille d’origine, environ 70 cm, pour orner le tympan de la Porte de l’Enfer. Elle était alors intitulée le Poète, représentant Dante, l’auteur de la Divine Comédie qui avait inspiré l’ensemble de la Porte. Le poète était penché en avant pour observer les cercles de l’enfer en méditant sur son œuvre. Le poète était donc initialement à la fois un être torturé et un homme à l’esprit libre, décidé à dépasser la souffrance par la poésie. Sa pose rappelle à la fois l’Ugolin de Jean Baptiste Carpeaux (1827-1875) et le portrait de Laurent de Médicis de Michel Ange (1475-1564) de l’église San Lorenzo à Florence.
Le penseur devint dès 1888 une œuvre autonome et fut agrandi en 1902/1904 prenant une dimension monumentale.
La sculpture donne l’image d’un homme plongé dans ses réflexions, et dont le corps puissant et ramassé suggère une grande capacité d’action. Il symbolise ainsi l’universalité de la pensée, liant l’exercice de l’esprit à celui du corps.
Le personnage semble imperturbable et perdu dans les profondeurs de son âme. La véritable force qui émane de l’œuvre, consiste davantage en l’évocation d’une puissance intérieure.
Le texte biblique
Mon fils, accueille mes paroles, conserve précieusement mes préceptes,
l’oreille attentive à la sagesse, le cœur incliné vers la raison.
Oui, si tu fais appel à l’intelligence, si tu invoques la raison,
si tu la recherches comme l’argent, si tu creuses comme un chercheur de trésor,
alors tu comprendras la crainte du Seigneur, tu découvriras la connaissance de Dieu.
Car c’est le Seigneur qui donne la sagesse ; connaissance et raison sortent de sa bouche.
Il réserve aux hommes droits la réussite : pour qui marche dans l’intégrité, il est un bouclier,
gardien des sentiers du droit, veillant sur le chemin de ses fidèles.
Alors tu comprendras la justice, le jugement, la droiture, seuls sentiers qui mènent au bonheur.
Pr 2,1-9
Commentaires
Le livre des Proverbes rassemble divers textes d’origine et de dates diverses, appartenant au genre de la littérature sapientiale, se rapprochant des textes sumériens, assyro-babyloniens cananéens, hittites ou égyptiens. Certains de ces textes peuvent remonter à l’époque de Salomon (10e siècle). Prudence humaine, expérience millénaire de l’homme y voisinent avec de vastes aperçus sur le sens de la vie, de la création, de l’histoire et sur Dieu
Notre texte s’adresse au « fils de la Sagesse » qui comprend la crainte de Dieu et trouve la connaissance de Dieu quand l’état de son âme correspond aux révélations qui lui sont faites. A quoi correspond cet état d’âme ? Il consiste en ce que nous soyons disposés à recevoir les paroles que la Sagesse nous adresse et à nous soumettre à ce que l’autorité divine nous impose, disposés à chercher avec intelligence ce qui nous paraît obscur. La prière peut nous aider en ce domaine ; nous cherchons alors cette connaissance, nous l’approfondissons comme un trésor caché, comme une chose très précieuse que nous souhaitons posséder. La manifestation des pensées de Dieu éclate aux yeux des serviteurs qui sont habituellement en communion avec lui. Ces derniers ne se contentent pas d’une connaissance superficielle, facile à acquérir, ils désirent sonder plus avant pour croître personnellement dans cette précieuse connaissance.
Puis le texte insiste sur ce que Dieu fait pour ces serviteurs. Dieu donne la Sagesse, comme il l’a donnée à Salomon : on voyait que la sagesse de Dieu était en lui lorsqu’il rendait la justice. (1R,3,28). Salomon réunissait les caractères nécessaires au serviteur. Il était revêtu de la Sagesse ; de sa bouche procédaient la connaissance et l’intelligence.
La parole de Dieu communique l’intelligence de ce que la Sagesse met en lumière, Salomon réservait de saints conseils pour les hommes droits. Dieu fait de ses serviteurs les dépositaires de saints conseils pour les autres. Dieu prend la défense de ceux qui sont intègres dans leur conduite, il protège les sentiers de ceux dont le jugement est conforme à ce qu’il désire, il garde la voie de ceux qui sont pieux.
Et cette attitude nous rend capables de discerner tout ce qui plaît à Dieu, la justice, le juste jugement, la droiture. Elle attire sur nous toute la faveur de Dieu qui nous communique ses pensées et nous protège tout au long de notre marche dans le monde.