En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Dieu lumière du monde, miséricordieux
Olivier Merson, H.M. Magne, R. Martin, le Christ ressuscité, mosaïque du chœur de la basilique du Sacré cœur de Montmarte. 1923
Le Christ est représenté ressuscité, vêtu d’un manteau blanc, lumineux, les bras grands ouverts, accueillant et miséricordieux, laissant voir un cœur d’or.
Autour de lui, à des échelles différentes des personnages d’origines et de dates variées, sont en adoration, éblouis par sa lumière.
De chaque côté, sur deux rangs, sous des architectures dorées, toute l’Eglise, et la France rendent hommage au Sacré Coeur. L’Eglise est représentée par différents papes suivis par des personnages des cinq continents. L’Eglise du ciel est placée dans un rang supérieur autour d’une représentation de la Trinité, colombe de l’Esprit et Dieu bénissant le monde : des saints particulièrement liés au Sacré Coeur et des saints de France.
La France qui rend hommage est celle de tous les temps avec des exemples du 18èm et 19ème, quand eurent lieu des événements liés à la dévotion au Sacré Cœur.
A la base de cette mosaïque est inscrite la formule relatant la construction de toute la basilique comme un don au cœur du Christ de toute la France pénitente et reconnaissante. Il s’agit d’une reconnaissance du péché des hommes, d’un désir de retourner vers Dieu. (le mot « reconnaissante » a été ajouté après la première guerre mondiale).
La lumière de cette immense représentation du Christ resplendit, illumine tous les hommes de tous les temps et de toute la terre, qui reconnaissant leur péché, se laissent pardonner et illuminer par la divine bonté de Dieu.
Le texte biblique
Tel est le message que nous avons entendu de Jésus Christ et que nous vous annonçons : Dieu est lumière ; en lui, il n’y a pas de ténèbres.
Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, alors que nous marchons dans les ténèbres, nous sommes des menteurs, nous ne faisons pas la vérité.
Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché.
Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous.
Si nous reconnaissons nos péchés, lui qui est fidèle et juste va jusqu’à pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice.
Si nous disons que nous sommes sans péché, nous faisons de lui un menteur, et sa parole n’est pas en nous.
Mes petits enfants, je vous écris cela pour que vous évitiez le péché. Mais si l’un de nous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père : Jésus Christ, le Juste.
C’est lui qui, par son sacrifice, obtient le pardon de nos péchés, non seulement les nôtres, mais encore ceux du monde entier.
1 Jean 1,5 – 2,2
Commentaires
Cette première lettre de Jean doit être resituée dans le contexte de la société où bien des doutes et de confusions sur la foi chrétienne se développaient. A ce moment se répandait un mouvement de pensée connu sous le nom de « gnose » (la connaissance). L’auteur de la lettre veut réaffirmer que Jésus est Christ et Sauveur, venu en notre humanité pour détruire de péché. Toute la lettre montre que le monde sera sauvé par la dynamique de l’amour de Dieu. La révélation du Dieu Amour, celle qui distingue la christianisme de toutes les religions, permet que naisse en nous quelque chose d’éternel et de divin qui aura raison du monde .
Le début de notre passage affirme que Dieu est Lumière et le texte continue de façon apparemment inattendue sur la notion de péché. Cela se comprend dans l’opposition lumière/ténèbres. Ainsi est dénoncée une fausse conception de la foi en Jésus-Christ qui consisterait à renier la condition de pécheur. Les chrétiens auxquels Jean s’adresse sont convaincus que Dieu est lumière et qu’en lui il n’y a pas de ténèbres. Si Dieu est lumière , ceux qui se réclament du Christ ne pourraient pas être pécheurs. Dans le quatrième évangile, le péché est défini comme le fait de ne pas croire en Christ, ainsi pourrait-on en conclure que ceux qui ont cru en Christ n’ont pas de péché. Il est de plus rappelé que la foi en Jésus n’est pas un bien acquis une fois pour toutes, elle est un mouvement, elle met en route.
Ici est soulignée l’importance de se « reconnaître pécheur ». D’abord dénoncer des paroles qui créent une situation de mensonge, puis adopter une attitude qui convient pour s’ouvrir au pardon de Jésus-Christ. L’auteur dénonce l’hypocrisie, la discordance entre la parole et la pratique, qui rend mensongers tous nos gestes. Faire la vérité signifie dans la tradition juive, orienter concrètement sa vie vers des actes de vérité, en accord avec la Parole de Dieu à laquelle on adhère, en particulier l’engagement à la charité fraternelle ; le mot « marcher » utilisé ici désignant la totalité de l’action humaine : entrer en communion avec Dieu, c’est marcher dans la lumière donnée en Jésus. Non seulement la communion avec Dieu rend possible la communion fraternelle, mais il n’y a de véritable communion avec Dieu, dans la Lumière, que s’il y a communion les uns avec les autres.
Jean dénonce l’attitude de ceux qui, se prétendant en communion avec Dieu, considèrent que leurs actions mauvaises sont de peu d’importance. Dire « «être sans péché » désigne une attitude fondamentale, une non-reconnaissance de l’état de pécheur correspondant à n’avoir jamais péché. Nier notre état de pécheur peut conduire à nier la vérité de la Parole de Dieu.
Reconnaître son péché n’a rien de culpabilisant, mais introduit le croyant dans le monde du pardon donné par Jésus-Christ. Et l’amour du Christ prodigué dans le pardon met en mouvement l’amour du croyant.
Cet amour de Jésus a une portée universelle, il obtient le pardon non seulement de nos péchés, mais encore ceux du monde entier. Le Christ est reconnu comme le Sauveur. Si nous péchons, Jésus est l’avocat, le sauveur, le premier « Paraclet ». Jésus annonce lui-même la venue de l’Esprit, un autre Paraclet (Jn 14,16).
Ainsi nous sommes invités à marcher dans sa lumière.